Les fameux homardiers de Loguivy étaient autant des négociants en crustacés que des pêcheurs. Vers 1860, lorsque la commercialisation des homards commença à devenir fructueuse les loguiviens commencèrent le négoce, en armant des cotres à vivier armé au bornage, ce qui provoqua quelques polémiques avec l’inscription maritime, les propriétaires armateurs pêcheurs de Loguivy souhaitant être dispenser de prendre un maître au cabotage pour commander leur cotre.
Les lieux de pêche et de collectage vont évoluer, au début, ils récoltent les homards au près des pêcheurs locaux uniquement sur la côte nord bretonne, puis vient l’installation de pêcheurs de Loguivy au Conquet, et à île de sein, le loguiviens allèrent pêcher de la langouste aux Scilly, Belle-île et même en Espagne.
Les lieux de livraison évoluèrent aussi, en fonction de l’arrivé du chemin de fer, initialement ils livrent à Cherbourg, et même au Havre, puis les lieux de livraison se rapprochent et sont principalement Granville et Saint-Malo.
Saint-Malo, ou plus exactement Saint-Servan devient un lieu de livraison habituel des homardiers loguiviens. A la fin du XIXème, le marché local, des langoustes et des homards est important avec le développement touristique de la côte à Dinard en particulier, le second marché est l’exportation par chemin de fer vers Paris.
Les sloups loguiviens se retrouvent, au port Saint-Père, au pied de la tour Solidor
Cette anse à l’embouchure de la Rance, a une bonne qualité d’eau grâce au brassage des courants de marée. Les bateaux peuvent facilement échouer, pour avoir leur vivier à sec pour décharger homards et langoustes.
En 1885, l’inscription maritime accorde une autorisation pour l’installation d’un vivier flottant dans l’anse du port Saint-Père.
Avant la guerre de 14 18, la pêche à la langouste se développe, et les sloups langoustier livrent directement leur pêche au port St Père, cette habitude perdurera jusque au années 60 avec les bateaux de pêche motorisé
Il y avait, jadis sur la Rance maritime en aval de Dinan du côté de l’écluse du Chatelier des bateaux avec un curieux gréement. Ce gréement avait un mât d’une bonne longueur, un espar articulé et deux grandes perches pour suspendre le carrelet . Le carrelet est un filet de forme carré disposé à l’horizontal sur la vase et que l’on soulève de l’eau lorsque les poissons sont dessus.
Ces bateaux d’une longueur de 5,5 m à 6,5 m jaugeait entre 2,64 Tx et 3,71 Tx, souvent construit à la Landriais, ils était propulsé à la godille. En dehors de leur taille suffisamment importante pour avoir assez de stabilité pour relever le carrelet ces bateaux ne semblent pas répondre à une typologie fixe, il peuvent être plus ou moins large, les aménagements intérieur varient d’un bateau à l’autre toutefois beaucoup on un petit pontage à l’arrière. Ces bateaux lorsque le patron avait sélectionné un lieu de pêche restaient stationnaire . Le patron rejoignait le bateau carrelet avec un canot ou un doris.
Certain de ces bateaux ont eu une durée de vie très longue : 64 ans pour le Jupiter lancé en 1842 et définitivement désarmé en 1906 ou bien encore 53 ans pour le Jeune-Julia lancé en 1881 et détruit en 1934
Les bateaux carrelet étaient des villages de Lanvallay, de la Vicomté ou du Livet, il ne pouvait assurer le seul revenu de son patron seul à bord, qui était souvent marin retraité ou qui avait une petite ferme.
Ils pêchaient avec les bateaux carrelet tous les poissons de l’estuaire : mulets, plies, soles anguilles, bars et même des sardines lorsqu’un banc remontait la Rance. Les anguilles et les plies particulièrement résistances était quelquefois conservées vivantes dans des petits viviers en bois appelés « conserves »
Mais revenons au gréement particulier des bateaux carrelet. Le mât et les autres espars sont en châtaignier. Le mat de plus de huit mètres de long, a une poulie métallique frappée en tête, permettant de hisser un espar mobile appelé « bout dehors » et articulé avec un vit de mulet. A cet espar est fixé les deux perches du carrelet constituées chacune de deux morceaux assemblés par une pièce appelé courbe. Le carrelet filet en coton au mailles de 10 à 12 mm au carré fait approximativement 9m de coté . Le carrelet, les perches le bout dehors sont hissés grâce à un petit treuil à engrenage enroulant une drisse en câble métallique.
Deux piquets de bois 1,5 mètres enfoncé dans le plat-bord permet de faire sécher le filet du carrelet lorsqu’il n’est pas utilisé
Tous les hivers les filets en coton sont traités en les tannant dans une décoction de pelures de châtaignier.
Aux alentour de la seconde guerre mondiale des bateaux carrelet furent motorisés, et conservèrent leur activité jusqu’à la mise en service de l’usine marémotrice de la Rance dans les années 60. Vers cette époque la pêche aux carrelet évolua vers des installation fixe avec cabanes que l’on peut encore voir de nos jours.
Sources :
Jean le Bot « Bateaux des côtes de Bretagne Nord »
Michel Mauffret « Vie, pêche et traditions de la Rance »
Liens :
Site sur la vallée de la Rance maritime
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Mémoire adressé à son Excellence le Ministre de la Marine et des Colonies par la Société d’Assistance Maritime de la Baie de St Brieuc
Causes déterminantes : La misère profonde qui atteint aujourd’hui nos populations maritimes. – Le désir d’y apporter sinon un remède au moins un soulagement, - telles sont les causes déterminantes de l’œuvre que non fondons.
Pendant longtemps la pêche de Terre-Neuve a été la grande ressource de nos marins ; de 1840 à 1850 les différents ports de la Baie de St Brieuc armaient 80 navires qui employaient toute la partie virile de la population et lui donnaient en échange de ses labeurs sinon l’aisance du moins le nécessaire. L’insuccès qui depuis dix ans frappe cette industrie a entrainé dans les armements des réductions considérables ; de 80 le chiffre des navires armés est tombé à 35, et si la campagne qui va s’ouvrir est aussi mauvaise que ses devancières, les désarmements s’opèreront de nouveau sur une vaste échelle. Un grand nombre de bras restent inoccupés ; les demandes d’embarquement sur les bâtiments de la flotte se multiplient, et les ports militaires dont les divisions sont encombrées d’hommes sans emploi se voient dans l’impossibilité de les accueillir. Il est urgent de créer à cet excédant de population maritime de nouvelle ressources en développant la pêche côtière partout où elle peut être développée.
But : Régénérer la pêche côtière qui depuis 1730 n’a pas fait un progrès sur certain points de nos rivages. – Substituer à des pratiques de pêche surannées des procédés plus parfaits qui ont reçu la sanction de l’expérience. – Imiter nos voisins des côtes de Normandie qui puisent aujourd’hui dans les ressources de la pêche côtière un bien-être complètement inconnu parmi nous, et cela sans perdre de vue les exigences locales, en un mot, conserver du passé ce qui mérite d’être conservé, rejeter impitoyablement tout ce qui met obstacle aux progrès d’une industrie qui languit alors qu’elle pourrait être prospère. Tel est notre but.
Pour l’atteindre il était donc essentiel de rechercher avec soin les causes qui ont entravé jusqu’à ce jour le développement de notre pêche côtière. Il résulte des renseignements qui nous ont été communiqués, que le poisson frais est abondant dans la baie de St Brieuc et que les espèces recherchées s’y trouve en plus grande quantité que partout ailleurs si l’on tient compte de la petite étendue dans laquelle elles sont agglomérées. Trois causes principales nous paraissent avoir mis obstacle aux heureuses conséquences d’une pareille situation :
1. L’absence de débouchés : avant l’ouverture du chemin de fer, il en était des produits de la pêche côtière comme des produits agricoles avant l’établissement des routes ; l’abondance du poisson sur le marché amenait l’avilissement du prix et pour ne pas perdre complètement le fruit de ses peines le pêcheur se voyait fréquemment contraint de renoncer au gain légitime auquel il aurait pu prétendre. Les habitudes bretonnes n’admettant l’usage du poisson dans l’alimentation que les jours maigres, c’est-à-dire, en général, les vendredis et samedis, les pêches faites dans les premiers jours de la semaine n’étant pas suffisamment rémunératrices, la plupart des bateaux y avaient renoncé ; d’ordinaire ils ne sortaient pour se mettre en pêche que le mercredi au plus tôt.
2. La pratique des grandes pêches qui absorbait toutes les forces vives de la population maritime : jusqu’à ces dernières années, les marin âgés qui avaient renoncé soit à la navigation au long-cours, soit à la pêche de Terre-Neuve, se livraient seuls à la pêche côtière pendant toute l’année. N’attachant à la pratique de cette industrie qu’une importance très-secondaire, ils s’inquiétaient peu de la faire progresser ; leur apathie ne se fut point accommodée d’ailleurs d’un changement d’habitudes qui eut exigé un déploiement d’activité dont ils étaient incapables.
3. Les gains exagérés prélevés sur la pêche par les propriétaires de bateaux : Aux termes des conventions qui régissent la pêche au chalut dans le port du Légué (centre de pêche le plus important de la Baie de St Brieuc) le propriétaire de la barque prélève la moitié de la pêche, l’autre moitié est partagée entre le patron et les hommes de l’équipage, le mousse comptant pour une demi-part. Pendant les six mois qui viennent de s’écouler, en dépit des mauvais temps et grâce à l’énergie déployée depuis l’ouverture du chemin de fer, les bénéfices réalisés par nos pêcheurs ont été bien supérieurs à ceux des années précédentes : les propriétaires de bateaux ont retiré 75% d’intérêt de leur capital, les pêcheurs les plus favorisés ont obtenu 35 francs par mois.
Il n’est pas étonnant qu’une industrie qui est écrasée par des conditions aussi exorbitantes, reste stationnaire. On reproche à ces pêcheurs d’ignorer à peu près l’usage des filets, d’avoir des bateaux petits, non-pontés, mal gréés, mal armés, ne pouvant tenir la mer qu’au prix des plus grands efforts, exposés à un péril certain ; tous ces reproches sont fondés. Mais, puisque l’on convient également qu’ils luttent avec courage et qu’ils n’hésitent pas à s’aventurer au large par les plus mauvais temps, dans des conditions que n’acceptaient certes, ni les pêcheurs des côtes d’Angleterre , ni ceux des côtes de Normandie, nous sommes fondés à croire que si cette bonne volonté et cette énergie étaient mieux dirigées, mieux secondées et surtout mieux rémunérées, elles produiraient de tout autres résultats. Nous pensons qu’il importe au bon fonctionnement de la pêche côtière que les patrons puissent devenir propriétaires de leur bateaux, et que ces bateaux soient établis dans des conditions de tonnage et d’armement qui tout en leur assurant la sécurité et le confortable nécessaires, garantissent en même temps le succès de leur opérations de pêche. Il importe aussi d’implanter parmi eux le principe fécond de l’association, et de mettre un terme à ces divisions regrettables entraînant des pertes, des faux-frais, qui se produisent sous mille formes.
Moyens d’actions : Offrir au pêcheur l’instrument perfectionné de son travail en lui donnant des moyens aisés d’en devenir le seul possesseur, lui faciliter l’écoulement de ses produits et mettre son gain en rapport avec ses peines ; fonctionner vis-à-vis de la pêche côtière comme Institution de crédit, ne réclamant que le remboursement de notre capital et l’intérêt jusqu’à parfait paiement ; substituer en un mot le désintéressement à la spéculation, tels sont les moyens que nous nous proposons de mettre en œuvre.
Un capital souscrit par actions doit nous servir à l’achat de quatre bateaux de pêche pontés, établis suivant les données reconnues les plus convenables pour une bonne exploitation de la baie de St Brieuc et pourvu de tous les engins qui pourront assurer le succès de leurs opérations.
Ces bateaux passeront la semaine sur les lieux de pêche et chacun d’eux se détachera du groupe à tour de rôle pour porter le pèche sur le lieu de vente. Chaque bateau bénéficiera de sa propre pêche ; la corvée du transport sera seule en commun.
Pour ester une semaine à la mer, il faut pouvoir y vivre, c’est-à-dire y dormir et y manger chaud ; les bateaux étant pontés, les équipages emporteront à bord tout ce qui leur sera nécessaire pour se changer, y coucher et y faire la cuisine. Chaque bateau aura un patron et un sous-patron qui se relèveront alternativement comme chefs de quart et, en temps ordinaire, lorsque les engins pourront fonctionner sans danger, la moitié de l’équipage pourra se reposer ; un treuil à engrenage facilitera d’ailleurs la levée de ces engins et la manœuvre du bateau.
Des marché passés directement avec des fournisseurs tant de Paris que des grands centres que traverse la voie ferrée, assumeront l’écoulement du poisson et sa vente à des conditions bien plus avantageuses que celles qu’offrent aujourd’hui les revendeurs qui servent d’intermédiaires entre le pêcheur et le consommateur de marée.
Les quatre bateaux, complètement outillés aux frais de la Société, seront livrés aux quatre meilleurs patrons de la baie de St Brieuc, dont le concours nous est acquis, dans les conditions suivantes :
• ¼ du revenu brut de la pêche pour la société ; toutefois, si ce quart excède 4% du capital engagé, l’excédant constituera un fond de réserve destiné à parer aux éventualités qui pourraient surgir, et servira en même temps à donner des gratifications aux marins les plus méritants.
• ¼ pour le patron, à charge de réparer les avaries (à moins que ce ne soient des avaries majeures) et de consacrer le surplus à l’amortissement du capital représenté par son bateau afin d’en devenir le propriétaire.
L’autre moitié, à partager entre le patron et les hommes de l’équipage.
Les bateaux associés devront être à la pêche ce que les fermes-modèles sont à l’agriculture ; ils suivront le poisson dans ses migrations vers le large et, à certaines époques de l’année, ils devront, suivant le cas, substituer à leur pêche habituelle telle autre pèche plus productive. Une direction éclairée, une grande fermeté, une résistance invincible à toute tendance d’essais aventureux sont des conditions indispensables au succès de l’Œuvre ; c’est pour les obtenir que la société se place sous le patronage exclusif du Département de la marine.
Cavelier De Cuverville Lieutenant de Vaisseau commandant du Cutter Le Pluvier
Commentaires :
Ce rapport adressé à Monsieur Prosper de Chasseloup-Laubat, Ministre de la marine de Napoléon III est une copie manuscrite des archives personnelles de Cavelier de Cuverville archivée au service historique de la défense au château de Vincennes sous la côte 190 GG2 7
La société d’assistance maritime fait construire en 1865, quatre lougres pontés par quatre chantier différents, et les met aussitôt en exploitation.
Je reviendrait dans un prochain article sur le cahier des charges de construction de ses bateaux et sur les contrat passé avec les chantier, leur armement et leur exploitation et les résultats de la société d’assistance maritime de la Baie de St Brieuc.
Un équipage de Roscoff après trois jours de lutte vient à bout d’une baleine longue de 20 mètre qui s’échoue sur une plage de l’île de Batz
Ile de Batz, 23 aout (De notre correspondant) – L’Ariel, patron Esprit Le Mat, un solide bateau du port de Roscoff, croisait mercredi dernier au nord de l’île de Batz. Soudain l’équipage aperçut, crevant la surface de la mer, une silhouette sombre. S’agissait-il d’un écueil oublié par les cartographes ? Curieux écueil en vérité, puisque l’énorme « rocher » filait doucement au ras de l’eau, comme un submersible en croisière.
Cependant l’Ariel gagnait de vitesse la chose. Quand le bateau ne fut qu’à quelques encablures, un marin s’écria :
- C’est une baleine !
Et ce fut à bord de véritable préparatifs de combat. Le monstre paraissait bien avoir une vingtaine de mètres. C'est-à-dire qu’à portée de l’équipage de l’Ariel flottait une masse de 78 400 kilos dont 33 600 kilos de graisse, 27 000 kilos d’huile, 1 680 kilos de fanons sans compter d’autre multiple trésors recelés par cette mine animale !
Les six pêcheurs bataillèrent jusqu’au jeudi matin. Le géant mammifère déjouait tous les pièges semés sur sa route, brisant dans sa fuite engins et filets. L’Ariel dût rentrer au port bredouille.
Vendredi à la marée du matin, les vaillants baleiniers improvisés repartirent pour leur chasse. Ils retrouvèrent la baleine, probablement blessée - Qui sait, une mine ?
Et recommencèrent la lutte avec l’opiniâtreté des héros dont Moby Dick, le chef d’œuvre de Melville récemment traduit en français célèbre l’épopée.
Après les efforts que l’on devine ils réussirent à amarrer l’animal et entreprirent de la remorquer. Hélas les amarres se rompirent une fois de plus !
Mais la lutte n’aura pas été vaine : le cétacé s’est échoué sur une plage de la côte ouest de l’île de Batz.
On sait qu’il appartient à l’administration maritime de faire procéder à la vente publique de ces semblables épaves. Espérons que les formalités seront abrégées de telle sorte que puissent être exploitées en temps utile toute ces colossales ressources si précieuse en temps de disette, poussées à la côte grâce à la ténacité d’un équipage de chez nous.
Une baleine escamotée
Nous avons narré l’exploit de six pêcheurs de Roscoff qui asticotèrent tant et si bien une baleine de première grandeur qu’ils la forcèrent à s’échouer sur une plage de l’île de Batz
Belle occasion de célébrer les bienfaits de la mer en général et de la Manche en particulier qui cet hiver, déversait des harengs en veux tu en voila sur les côtes de Honfleur, et l’autre jour déposait ce magnifique colis de 80 tonnes dont 36 de graisse, 26 d’huile et le reste en fanons, os biftecks et abats ; comme si un cargo narguant le blocus, avait déchargé son fret sur la petite île bretonne. Jugez de l’aubaine .
Las, c’était se réjouir trop vite, la baleine a disparu escamotée par la marée. Depuis nulle ne la revis. Qui eut pu croire qu’une baleine ça s’égarait comme un parapluie ?
Ce mammifère depuis Jonas nous avait habitué à plus de compréhension de nos besoins. Peut être avant que dégoutée des procédés tels que filets aussières harpons, employé pour la séduire : C’est assez dit la baleine de Batz, je me cache à l’eau
Guy
Ouest Éclair du 28 Aout 1941
Dans le Ouest Éclair du 21 aout 1906 on peut lire dans un article du journal le temps consacré à ce nouvel « eldorado » de la pêche que sont les côtes de Mauritanie « un industriel de Roscoff a commencé la pêche des langoustes : il a déjà reçu des arrivages par bateaux-viviers dans de très bonnes conditions. Paris sans le savoir mange maintenant des crustacés venus des bords du Sahara » Cette pêche est facile et très productive on peut lire dans le même article : « Il faut ajouter à ces poissons les langoustes, très nombreuses, car on en prend jusqu’a cent et cent vingt à la fois sur une coudrette et qui, elles, peuvent être transportées vivantes jusqu’en France dans des bateaux viviers »
Cet industriel Roscovite est certainement Monsieur Hernandez , qui en 1907 fait construire au chantier Bonne le Sueur la goélette de 161 tonneaux « La Langouste »
On peut lire dans le Ouest éclair du 07 mai 1907 :
Pour le banc d’Arguin
Paimpol le 6 mai, La goélette mixte « Langouste », capitaine armateur M. Hernandez, vient de quitter notre port pour la pêche aux bancs d’Arguin et côtes du Portugal
Ce navire est muni d’un moteur automobile de 60 chevaux et de viviers pour conserver le poisson. »
« Vers 1908, une goélette appartenant à M. Hernandez de Roscoff, arma pour pratiquer aux environ du banc d’Arguin et au large du Cap Blanc, la pêche aux « fausses morues » suivant les méthodes du banc de terre-neuve, c'est-à-dire à l’aide de lignes de fonds mouillées au moyen de doris. Le poisson était salé et conservé à bord. Cet essai ne fut pas couronné de succès. » La pêche à la morue par M. Bronkhorst rapport de l’office scientifique et technique des pêches maritimes 1926
Ouest Eclair du 07 mai 1910
La « Langouste » s’échoue
Nous apprenons qu’en sortant jeudi après-midi du port du Légué, pour se rendre à Péniche (Portugal), via Roscoff, la goélette Langouste capitaine Témoin c’est échouée sous la Tour de Cesson. On espère que la goélette, qui n’a pas subi d’avaries aura pu repartir à la marée de ce matin. La langouste appartient à la maison Hernandez de Cie de Roscoff
Le naufrage du 30 janvier 1913 relaté dans le Ouest Éclair du 14 avril 1913
LANGOUSTE goélette armée au cabotage. "Nantes, 13 avril. Le 30 janvier, la goélette Langouste, allant de Morlaix à Saint-Nazaire, faisait naufrage à l'embouchure de la Loire. Cité devant le tribunal commercial maritime pour y répondre de ce sinistre, le capitaine Viaud, inscrit à Nantes, a été condamné à trois mois de retrait de commandement."
Commentaires :
Les viviers de Roscoff construit par Claude Chevalier en 1860, lui succéderont dans cette activité de mareyage de crustacé les Hernandez, Blondeau et enfin les Ouhlen.
La pêche à la langouste deviendra à partir de 1913 une spécialité des pêcheurs de Camaret et de Douarnenez, qui feront construire de grands dundées à vivier pour cette pêche lointaine.
Je suis à la recherche de documents sur la goélette la Langouste armé à Roscoff et sur cette campagne de pêche en Mauritanie de 1907.
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La pêche au homard est très ancienne sur nos cotes mais sa consommation n’était pas très diffusée et restait une habitude de la population côtière.
Au début du XIXème siècle le homard n'est pas réputé en gastronomie française, voici ce que l'on en disait dans le dictionnaire de cuisine de Bunet en 1836 "la chair du homard est compacte, dure, coriace, et d'une saveur assez fade; il est indigeste"
A la même époque En Grande Bretagne et dans les pays scandinave le homard est servi sur les tables les plus réputées. Le commerce du homard, péché en Bretagne nord, nous viendra d'Angleterre.
Au cours du XVIII ème siècle, Avant les guerres avec l'Angleterre de la révolution et de l'empire, des bateaux à vivier anglais viennent à Bréhat acheter du homard, ce qui procure un débouché très intéressant pour les pêcheurs locaux.
Pendant le XIX ème siècle la pêche aux crustacés va se développer sur l'ensemble de nos cotes, en particulier par l'exportation des crustacés vers Paris grâce au chemin de fer.
Dans les cotes du nord, le port de Loguivy va se montrer particulièrement dynamique dans les activités de pêche te de commercialisation des homards et des langoustes
Description extraite du "Littoral de la France 1892 cotes Bretonnes de V Vattier d'Ambroyse"
" Les bateaux dits homardiers, parce qu'ils se livrent à peu près exclusivement à la pêche des homards, sont de beaux cotres de cinquante à soixante tonneaux, fort bien taillés, très bien voilés et d'un gréement solide. L'équipage ne comporte pas moins de six hommes, robustes, alertes, connaissant le moindre bout de roche [..]Par la nature des chenaux qu'ils sillonnent, les bateaux homardier doivent être bien pourvus d'ancres, de cordage de toute sorte. Très bien tenus, on n'y lésine jamais sur quelques bouts de grelin, car la vitesse est chose capitale pour eux. En effet, un vivier occupe à peu près le quart du volume de la cale. Il est compris entre de fortes cloisons étanches; le bord faisant face à la mer est, dans son intérieur criblé de trous, en sorte que l'eau peut s'y renouveler sans cesse. Un puits, ouvrant sur le pont par un panneau, sert à introduire et à retirer les homards.[…] Les homardiers sont tous d'excellents marcheur. Beaucoup, attachés au port de Paimpol, se rende jusqu'à l'ile de Sein, en touchant à tous les endroits ou des correspondants se chargent de rassembler le produit des pêches. Comme en général, un prix est fait pour l'année entière, il n'y a jamais de temps perdu.
Les homardiers ne pêchent pas eux-mêmes; ils se contentent de venir prendre les crustacés dans les lieux ou, sans leur concours, nul ne les rechercherait, à moins de subir de grands frais de transport. C'est à la fois un avantage et un inconvénient; un avantage, parce que de pauvres familles trouvent, de la sorte, une rémunération assurée du labeur de ses travailleurs; un inconvénient, parce que, peu à peu, on épuise les meilleurs fond, des stations autrefois renommées ne produisent rien ou presque rien.
L'équipage d'un cotre homardier ne se compose que d'hommes rompus à tous les dangers de la navigation, pouvant fournir les meilleurs des pilotes; car pour aller de Paimpol à l'ile de Sein, à la voile, et revenir en quinze jours, il ne faut pas craindre d'entrer et de sortir des ports par tous les temps, par la nuit ou par la brume, et, en coupant au plus court, par des passages extrêmement dangereux.
Auprès de ces beaux bâtiments, il convient de placer les bateaux qui les approvisionnent, tels ceux de Ploumanac'h. Ils comportent deux voiles, sont un peu allongés et possèdent quatre avirons terminés en pointe, qui procure une marche rapide. Excellentes embarcations, elles pêchent le homard aux Sept-Iles et au plateau des Triagoz.
Les marins, très beaux hommes, forts, énergiques, vêtus d'un gros tricot et de l'inévitable suroit, livrent leur pêche aux cotres homardier, qui payent 1fr 50 chaque pièce. Plusieurs patrons de barque ont des conventions passées avec des marchands. Dans ce cas, douze francs par semaine sont alloués à chaque homme, plus vingt-cinq centimes par pièces. Quelques pêcheurs entreprenants préfèrent expédier leur marchandise eux-mêmes. En général, cela est considéré comme une spéculation désavantageuse; quand aux hommes liés par une convention, ils semblent satisfaits des prix obtenus.
A titre d'exemple, entre le printemps et l'été 1894, les pécheurs du quartier maritime de Lannion, principalement à Ploumanac'h, vont pécher de 4000 à 10000 homards et langoustes par mois
La pêche aux crustacés se pratique avec deux types de casiers, le casier en osier en forme de cloche pour les homards et le grand casier cylindrique en châtaignier à ouverture latérale en filet pour les langoustes. A la fin du XIXème et au début du XXème siècle la pêche aux araignées et aux dormeurs est peut pratiquer faute de débouché.
Les casiers cylindre en châtaignier vont évoluer, entre les deux guerres, en diminuant de taille et en adoptant l'ouverture verticale, ils seront alors utilisé pour pécher toutes les sortes de crustacé.
L'utilisation de casier en osier pour la pêche au homard perdurera en Bretagne nord jusqu'au début des années soixante dix ou il serra remplacer par des cassiers à ossature métallique ou en plastique recouvert d'un filet synthétique.
La première sortie de la flottille cancalaise s’est effectuée ce matin, par un temps splendide. Malgré l’heure matinale, beaucoup de touristes et de promeneurs étrangers assistaient sur les jetées et sur les falaises, à l’envolés des 407 bisquines montées par plus 3000 hommes d’équipage.
Presque tous les spectateurs étaient munis d’appareils photographiques et ont pris de nombreux instantanés en souvenir de l’agréable panorama qui se déroule devant leurs yeux.
La vision de toutes ces voiles laissera dans l’esprit de ceux qui les ont contemplées un souvenir ineffaçable.
Dès quatre heures du matin, nous sommes réveillés par les pas des marins chaussées de lourdes bottes.
De toutes parts chacun s’interpelle, se dit bonjour, on est heureux de se revoir, de se reconnaître, on rappelle les campagnes précédentes passées ensemble.
Les auberges de la Houle sont pleine de buveurs, qui discutent et parlent sur la dure journée de labeur qu’ils vont accomplir.
Les Granvillais (les Normands comme on les appelle à Cancale) trinquent et fraternisent avec les marins de St-Cast, de de Pléven, de St-Jacut et de Binic. Avant de partir, les braves marins fument force pipes et boivent force « mies » et des bolée pour leur donner du nerf. On souquera dur et ferme, disent-ils, pour tâcher de remplir le « batiau » jusqu’à la lisse.
Le jour vient peu à peu. Quel temps fera-t-il ? La mer monte lentement, elle est calme comme les eaux d’un étang. Aucune brise ne souffle encore à 5h. Les patrons ont envoyé leur mousse dans le canot pour lever le grappin, à chacun la consigne est donnée de rester à son poste jusqu’à l’arrivée de l’équipage au complet.
Dès l’aurore le mouvement des barques commence. Les équipages, par petits paquets, et sous la conduite des patrons envahissent les jetées de la Fenêtre et de l’Epy. Chaque homme est porteur soit de pelles, fourches, gamelles, avirons. Il porte en bandoulière son boire et son manger.
A 5h et demi, une brise molle nous caresse le visage. C’est un bon signe. Un vent favorable viendra avec la monté du soleil.
Sur la jetée de la Fenêtre. Des patrons grommellent après des retardataires. Il y en a toujours ! … Ils frappent les pavés d’impatience. Oh ! que f..ent-y donc !.. Où sont y donc ? J’allons être obligé d’embaucher un marin d’occasion pour ne pas perdre not’marée. C’est Y malheureux ! … tout de même.
Enfin les voilà qui arrivent ces retardataires tout essoufflés : ils se font un peu morigéner par le maître d’équipage. Puis on hèle le mousse : « Ohé ! du canot, allons, accoste et plus vite que çà » Le petit marin godille tant qu’il peut et range sa petite embarcation sa petite embarcation contre l’escalier. Toute le monde saute dedans, une bonne poussée avec l’aviron et en route à force de rames vers le bateau mouillé sur son Tangon.
L’embarquement
Le soleil s’est levé. De légers flocons nuageux flottent dans le bleu azur. Le coup d’œil est vraiment magnifique. Quel tumulte, que de bruit ! On croirait assister à l’embarquement d’une armée partant en expédition. Dans les petits canots, gros comme des coques de noix, des grappes humaines sont entassées. Les canots filent sur cette mer d’huile. Le bruit des rames frappant les eaux en cadence et le bruit des voix humaines se confondent et emplissent l’air d’un brouhaha qui retentit en écho dans les falaises de la Houle.
Les canots accostent enfin le bord. Chacun y embarque prestement et se rend au poste que le patron lui a préalablement assigné. Le mousse se tient à l’avant pour border ou filer le foc. Huit poignets vigoureux hissent la voile de misaine, d’autres virent la grande voile, puis les huniers. Le patron est à la barre et donne des ordres brefs qui sont rapidement exécutés. Les poulies grincent un dernier coup. Les voiles sont hissées. On se demande : Va-t-on partir ?
Le départ
La brise grossit peu à peu. Le torpilleur de haute mer le Lancier arrive à toute vapeur. Sur la jetée, où nous sommes, ainsi que plusieurs confrères de la presse parisienne, se tiennent M. Digé, l’aimable inspecteur des pêches ; M. Kernours, gendarme maritimes, ainsi que plusieurs gardes maritimes. Ces messieurs me renseignent fort gracieusement ce dont je tiens à les remercier. M Digé me dit que le signal du départ sera donné par le garde juré Julien Madlon qui commande la bisquine Amélie. C’est lui qui jugera si l’on doit oui ou non partir.
Nous cherchons quelques instants l’Amélie à travers cette foret de mâts et de voiles. Tout à coup, le drapeau national est hissé à la corne. C’est le départ officiel. Il est exactement 6h15.
Sitôt qu’on a aperçu le drapeau, l’ancre est levée après avoir laissé une bouée pour reconnaitre au retour son tangon [2] . alors, toutes les bisquines, poussées par une faible brise de vent d’ouest, voguent vers les bancs comme une nuée d’hirondelles.
Il est bien rare, à ce propos, qu’il arrive des anicroches ; ce n’est pas pour rien que les cancalais sont comptés parmi les meilleurs marins du monde surtout comme pêcheurs et manœuvriers.
Les voici sur les bancs. A 7h 7 minutes exactement un coup de canon tiré par le Lancier retentit dans les airs, un deuxième par le Cormoran . La pêche est définitivement commencée sur le « bas de l’eau ».
La pêche
Chaque bateau suit la même direction, c’est-à-dire du S. au N. ou O. E., en trainant les dragues, puis remonte inversement, les dragues sur le pont, afin d’éviter que les « fers » s’enchevêtrent dans ceux des bateaux descendant. Ces rencontres sont rares.
Le patron commande de jeter les fers à la mer qui draguent les fonds pendant un certain temps. Après cela, si le patron juge utile de les faire remonter, il commande à ses hommes : « Poche ». Alors, aussitôt, ceux-ci se mettent à les virer au « ouinche »(espèce de treuil) ; cinq hommes sont employés à la manœuvre du treuil, deux de chaque coté, le cinquième doit tenir bon la corde, et l’empêcher de déraper, car il pourrait se blesser ainsi que ses camarades s’il ne la serrait pas assez fort.
Un bateau la « Normandie », à M. Gambier vient de casser son mât de misaine : il est resté mouillé ; sa pêche est perdue. Un autre bateau a rompu un de ses mâts, mais il a pu le réparer provisoirement par ses propres moyens.
Donc, après avoir viré au « ouinche », jusqu’à ce que le fer soit arrivé le long de la lisse du bateau et que l’on voit l’anneau qui fixe la corde, on crie : à lui, les marins se précipitent sur le fer qui est lourdement chargé. Il faut le remonter sur le pont et c’est quelquefois fort dur, surtout quand il tourne le dos. Mais personne ne perd courage « Allons les gars. Hardi petit, oh. Hisse, » et dans un effort unanime la lourde charge est versée sur le pont.
Il ne faut pas croire que dans cette « rayé » qu’il n’y a que des huitres. Ce serait trop beau. Il y a encore d’autres mollusques, tels que pétoncles, étoiles de mer, ciguës, etc, et aussi des vieilles coquilles d’huitres.
Pendant la pêche on boit un bon coup de cidre de temps en temps ; on mange en travaillant, il ne faut pas s’attarder car les minutes sont précieuses.
On rejette aussitôt chaque fer tout en laissant filer cinq à huit brasses de cordes selon la hauteurs des fonds. Après chaque « rayé » chaque homme s’arme d’une pelle ou d’une fourche et jette la pêche dans la cale. Celle ci sera pleine le soir. Ce genre de travail se poursuivra ainsi jusqu’au moment où les stationnaires de l’État amènent le pavillon national pour aborer le drapeau blanc et rouge, signal de clôture de la pêche.
La rentrée
Le tramway de midi vient de déverser une foule immense d’étranger, principalement d’anglais. Les hôteliers ne se plaindront pas. Cette après-midi, sur le sentier de la côte, une longue file de personnes attendent l’arrivée des barques. Celles-ci sont divisées en trois bandes et pêchent sur trois bancs, les bancs de Saint-Georges, de l’Orme au Moulin et de Beauvoir ô le mont. Le vent est tourné au N.O., le ciel est uniformément gris. Le soleil nous a abandonné. Un autre bateau. Les « Deux Sœurs », patron Lecossois est rentré avec son grand mât cassé.
A 3 heures, la mer baigne le pied de l’hôtel Duguesclin. Le coup de canon final est donné et la flotte rentre au port. Gare à celui qui aura laissé traîner ses fers après le quart d’heure réglementaire, mais les cancalais sont obéissants aux lois et règlements.
Ils jugent préférable de se laisser aller vers la Houle. Le Lancier est tout à fait derrière la caravane, tel un berger qui surveille son troupeau et le pousse devant lui.
A 3h, les quai sont remplis d’une foule bruyante. Voici les premiers bateaux qui font leur entrée. Quel contraste avec le spectacle du matin. Elles étaient parties sveltes et légères, maintenant leurs flancs sont enfoncés jusqu’à la lisse. La pêche a été bonne, beaucoup de bateaux viennent jeter leur cargaison. Les autres jetteront demain matin. Une marque est laissée sur chaque tas d’huitres afin que chacun puisse reconnaitre son bien à marée basse. Après une durée consécutive de 8 heures les hommes descendent tout mouillés, leur travail est terminé, ils prendront un repos bien mérité. Demain ce sera le tour des femmes qui procéderont au rebinage, c'est-à-dire au tirage par catégorie des huitres pêchées. […], la deuxième sortie, si elle a lieu, se fera, croit-on, le 25 avril prochain.
Charles Allo
Ouest Éclair du mardi 18 avril 1905
Commentaires :
Les équipages des bisquines sont renforcé pour pratiquer la drague, 12 à 13 marins et aides sur une grande bisquine 7 à 8 personnes sur une petite. Ces renfort viennent souvent des fermes environnantes, les équipages de bisquine retrouve d’année en année les mêmes aides.
A cancale le corps-mort est appelé tangon.
Les grandes bisquine peuvent tirer en fonction de la force du vent jusqu’à 4 fers de 2,50m de large.
Pour une grande bisquine une petite pêche comprend 30 000 huitres plates, une bonne pêche 50 000 huitres, certaines pêches record sont montées à plus de 100 000 huitres par bateaux
Merci au site d’Aristide Delarose pour l’identification des bisquines avec leur immatriculation
Conseil Général des Côtes du Nord
Session du 31 aout 1866
Pêche côtière
Le Conseil entend le rapport suivant sur la pêche côtière :
« Messieurs, vous avez émis le vœu, l’année dernière, à l’occasion d’une bienveillante communication qui avait été faite à votre commission des Objets divers par M. le commandant du Pluvier, qu’à chacune de nos sessions un rapport détaillé de MM. Les officiers gardes-pêche sur les expériences, essais ou résultats obtenus pendant la dernière campagne, fût mis sous vos yeux.
Vous aviez, en outre, sollicité, dans l’intérêt des pêcheurs du quartier de Dinan, la création de nouvelles pêcheries, le maintien des anciennes et l’extension des limites entre lesquelles il est seulement permis de pêcher au chalut.
M. le préfet a, suivant votre désir, appelé spécialement sur ces vœux l’attention de M. le Ministre de la Marine, qui n’a pas encore donné son avis.
Mais, conformément aux ordres de Son excellence, M. le commandant du Pluvier a fait, sur la situation de la pêche de notre littoral, un rapport que votre commission a entendu avec le plus vif intérêt.
Ce document traite tout d’abord de l’industrie huitrière. A part deux bancs qui reproduisent encore quelques huîtres, ceux de saint-marc et du bec-Rond, cette pêche donne peu de résultats, et pour tenter de la faire revivre, M. le commandant est d’avis qu’il y a lieu de proscrire, M. le commandant est d’avis qu’on ne saurait donner trop d’extension à la pêche au chalut, cette pêche étant celle qui doit donner aux marins les bénéfices les plus constants, ainsi qu’on peut le voir par ce qui se pratique dans les ports de Normandie. Mais la pêche au chalut, ajoute—t’il, comporte des limites qu’il est utile de maintenir dans l’intérêt de la reproduction du poisson, et qu’il y aurait danger à faire trop rapproché de la côte. Il affirme que ce serait compromettre toutes les espérances de l’avenir que de laisser les bateaux chalutiers pêcher, comme ils pourraient le faire facilement, à cent pas de la laissée de la basse mer.
C’est ici, Messieurs, que M. le commandant est surtout en opposition avec les vœux que les marins de la baie vous ont plusieurs fois exprimés. Ils vous exposaient que l’Administration de la marine avait établi, dans la baie de St-Brieuc seulement, par un décret de février 1852, qu’une zone de trois milles ou six kilomètres environ, mesurée à partir de la laissée de la basse mer, serait interdite aux pêcheurs au chalut, pour favoriser le frai du poisson et assurer l’existence de l’alevin . Cette zone leur parait encore aujourd’hui beaucoup trop large, et le Conseil général a appuyé déjà les demandes faites par les marins pour son rétrécissement, persuadés qu’ils sont que le petit poisson ne se rencontre que dans le mille le plus rapproché de la côte, où il se cantonne dans des profondeurs d’un à deux mètres d’eau . ils ajoutent, d’ailleurs, que le poisson susceptible d’être pêché étant exclusivement concentré dans l’espace si fatalement réservé, leur industrie est destinée, par suite de cette mesure restrictive, à demeurer constamment infructueuse.
Je reviendrai sur ce sujet, Messieurs, dans la suite de ce rapport, et je continue d’analyser le document qui nous a été soumis.
L’honorable lieutenant de vaisseau s’occupe ensuite de l’extraction des sables calcaires aux environs des îles de Saint-Quay et de la Cormorandière. Cette extraction occupe, pendant l’été, 30 bateaux de Binic, 4 du Légué, 7 de Portrieux, et 30 ou 40 de Plouézec. L’enlèvement de ses sables sur les îles Saint-Quay ne semble pas à M. le commandant avoir fait, jusqu’à ce moment, un tort considérable à la rade de Portrieux ; mais il pense qu’il est à craindre qu’à la longue, cette rade, déjà bien mauvaise, ne devienne impossible à marée haute avec les violentes brises d’est qui y sont fréquentes.
Le commerce des homards apris une grande extension ; il dure pendant environ six mois, à partir d’avril. C’est une grande ressource pour les marins qui s’occupent de ce genre de pêche, dont les produits sont presque toujours placés d’avance
Répondant à la demande que le Conseil général avait faite pour que les gens du littoral eussent la facilité de se servir de la seine à bras, bien différente de celle dite à jet, qui se file d’un bateau, de manière à faire face au rivage. M. le commandant s’exprime ainsi :
La seine à bras ou gabarre se jette un homme à terre, l’autre dans l’eau jusqu’au coup, et agît comme un immense havenet. Cette seine détruit d’une manière incalculable, et les hommes qui la pratiquent sont de véritables braconniers ; son interdiction est indispensable. Il serait même à désirer qu’on fit observer avec le plus grand soin, en y envoyant des agents qui iraient de nuit, par terre, surprendre les pêcheurs, surtout sur la côte depuis le Roselier jusqu’à Dahouet, où les riverains la pratiquent fréquemment.
Il est vrai, cependant, que l’honorable lieutenant de vaisseau ne demande pas que cette interdiction soit absolue ; mais il pense que si elle était levée, elle ne pourrait l’être que du mois d’octobre au mois d’avril. Il concède encore qu’il y aurait peu d’inconvénient d’accorder la permission de se servir du chalut ,très près des côtes, pendant l’hiver, avec cette réserve , cependant, qu’il faudrait surveiller avec beaucoup d’attention les bancs d’huitres, pour empêcher les pêcheurs de se porter dessus.
Bien que M ; le commandant assure que : jamais système plus doux que celui qui régit actuellement les pêches n’a été employé, que non-seulement le règlement autorise les pêcheurs à employer leurs engins dans d’excellentes conditions, mais encore que les agents chargés de la surveillance apportent une modération extrême dans leurs rapports avec ces marins ; que les observations, les remontrances ont remplacé, dans beaucoup de cas, les procès-verbaux et la prison pour les délinquants, ,il n’en croit pas moins nécessaires, et c’est ici qu’il est en désaccord avec tous les intéressés à la pêche côtière, toutes les mesures destructivités actuellement en vigueur. Tout en rendant hommage aux efforts que le Conseil général a tentés pour voir s’améliorer le sort des pêcheurs de la baie de Saint-Brieuc, il observe que le service de la marine l’a déjà précédé dans cette voie, en maintenant pourtant une certaine réglementation sans laquelle il y aurait destruction de toutes les richesses de l’avenir.
Ce rapport reste muet sur la création des nouvelles pêcheries sollicitées par l’arrondissement de Dinan, et sur le rétablissement des anciennes écluses demandées principalement par les habitants du canton de Pléneuf.
Votre commission a encore eu sous les yeux, Messieurs, une série d’études sur la pêche côtière de la baie de Saint-Brieuc, limitée par les pointes de Saint Jacut et de Plouézec, rédigées par le fils d’un de nos honorables collègues, M. le lieutenant de vaisseau de Cuverville, précédemment commandant du cotre le Pluvier. Elles composent un travail très complet, dont une partie seulement a été imprimée et mérite, malgré son résumé trop succint ; d’être répandue parmi les hommes spéciaux, ainsi que parmi tous ceux qui s’intéressent à l’industrie si importante de la pêche côtière, à cette industrie qui, comme le dit l’honorable auteur de ce travail, sera la seule source, dans quelques années d’ici, où, en dehors des contingents pour le service militaire, la flotte pourra se remonter, en même temps qu’elle constituera une réserve de marins, toujours prête, à laquelle le pays serait heureux de pouvoir recourir, si des éventualités qui, certes, ne sont pas désirables, mais qu’il faut cependant prévoir, venaient à surgir.
Ce mémoire contient : 1. l’historique de tous les efforts tentés dans l’intérêt de la pêche huîtrière et la recherche des causes de son insuccès ; 2. un coup d’œil d’ensemble sur l’état actuel de la pêche du poisson frais, principalement dans la baie de Saint-Brieuc, l’importance de sa production et les résultats fournis par les expériences qui s’y poursuivent, depuis quatre ans, pour déterminer les frayères et les cantonnements du poisson du premier âge ; 3. une étude sur les différents genres de pêche, sur les moyens de régénérer cette industrie et de la développer.
L’auteur du travail en question donne ensuite des détails sur la création d’une société d’encouragement à la pêche côtière, fondée dans la baie de St-Brieuc, son programme, les difficultés qu’elle rencontre et les résultats obtenus jusqu’à ce jour. Puis, jetant un regard sur les différents centres de pêche, il indique quels sont les travaux à entreprendre dans les ports de notre littoral, dans l’intérêt du développement de cette industrie. Enfin, étudiant les divers genres de pêche au chalut, à la ligne ou à la seine, il montre les améliorations à apporter à chacun de ces engins, et enseigne le mode qui lui parait meilleur pour la vente du poisson pêché.
Les conclusions de l’honorable commandant sont : que pour rendre à nos pêcheurs l’aisance vers laquelle ils aspirent, le meilleur moyen serait de former des associations dans l’intérêt de leur industrie ; association qui, en assurant les capitaux nécessaires, des bateaux plus solides et mieux gréés, des instruments de pêche bien conditionnés, donneraient aux marins de plus grandes chances de réussite et diminueraient, au point de vue de la santé des hommes, les cas de maladies ou d’infirmités. Ou bien encore : l’organisation d’une société de crédit prêtant au pêcheur, à un faible intérêt, les instruments perfectionnés de sa profession, lui enseignant à en tirer le meilleur parti possible ; et s’efforçant de mettre son gain en rapport avec ses peines.
Mais toutes ces mesures ou autres de même nature ne peuvent être prises, pense M. l’ancien commandant du Pluvier, qui a bien voulu les développer devant votre commission, qu’autant que la pêche elle-même sera soumise à une réglementation régulière. Ces règlements, a-t’il dit, le département de la marine s’efforce de les adoucir dans la limite du possible ; mais il doivent exister, avant tout, et être appropriés aux exigences locales : Ils ne sauraient être supprimés a-t’il ajouté ; des mesures prohibitives sont indispensable pour sauvegarder l’avenir, et au nombre de ces mesures je place en première ligne la suppression absolue des filets trainant à l’intérieur des cantonnements où se réfugie le poisson, pendant la saison du frai.
Votre commission, Messieurs, vous prie de vous joindre à elle pour rendre justice aux consciencieuses études qui ressortent du travail de M. de Cuverville, et lui adresser des remerciements pour sa bienveillante communication. Les vues de l’honorable lieutenant de vaisseau ont paru cependant, à plusieurs de nos collègues, exiger, pour être mises en pratique, des modifications et des capitaux qui seraient peut-être difficiles à réunir. Et puis, il faut toujours se pénétrer que les pêcheurs de notre littoral demandent, tout d’abord, à être enlevés aux règlements exceptionnels qui pèsent sur eux. Plusieurs d’entre nous ont donc pensé, avec notre ancien collègue, M. l’amiral de Charner, dont on a bien voulu nous communiquer une lettre datée du 9 de ce mos, qu’il est préférable que tous nos pêcheurs soient placés dans le droit commun et assimilés aux pêcheurs des autres quartiers de la France ; qu’il y avait lieu, en conséquence, de faire tout simplement appel, en faveur de nos marins pêcheurs, à l’équité de Son Excellence M. le Ministre de la marine, en demandant qu’ils fussent traités de la même manière que les pêcheurs du littoral des autres quartiers voisins. Vienne, a-t-on dit, vienne cette ère vers laquelle ils aspirent et réclament avec tant d’assistance depuis plus de 15 ans ; et alors les vues bienfaisantes de l’ancien commandant du Pluvier pourront être mise en pratique. Plus les entraves actuellement existantes seront supprimées, plus les horizons seront élargis, plus alors l’action des sociétés de bienfaisance, si bien définie par M. de Cuverville, sera facile et praticable ; plus les préventions que peuvent éprouver contre elles les marins qu’elles ont pour objet d’aider et de soulager, tendront à disparaitre. Enfin, ajoutait on, c’est dans ces conditions d’équité et d’égalité que pourront se produire les améliorations et les succès que nous sommes tous désireux de voir se réaliser au profit des pêcheurs de notre littoral.
Mais , à ces désirs évidemment fondés, il a été objecté que la baie de Saint-Brieuc étant un immense bassin naturel ou s’opère le frai et la reproduction du poisson, présentait, par cela même, une situation exceptionnelle qui demandait des règlements particuliers. Dans la circonstance, le droit commun ne pouvait donc pas être invoqué. Toutefois, il est ressorti de la discussion que j’ai l’honneur de vous résumer, Messieurs, qu’il y avait cependant quelque chose à faire ; que, tout en sauvegardant l’avenir, il y avait lieu de ne pas compromettre les intérêts du présent. Votre commission des Objets divers a été, en conséquence, unanime pour demander la formation d’une commission mixte qui serait chargée de discuter et d’arrêter, avec l’administration de la marine, toutes les mesures susceptibles de concilier tous les intérêts.
Cette commission, dans laquelle tous les intéressés obtiendraient une large représentation ; que l’on mettrait en possession de tous les résultats d’expérience obtenus jusqu’à ce jour ; qui serait appelée à les compléter par des recherches personnelles, et qui tiendrait à justifier le titre qu’on lui donnerait de commission de conciliation, répondrait, il faut l’espérer, à toutes les réclamations et provoquerait l’adoption de résolutions définitives, à la satisfaction des parties.
Nous vous prions donc, Messieurs, d’appuyer vivement la formation de cette commission.
Nous vous proposons encore de demander avec insistance :
Ces mesures, auxquelles MM.les officiers commandant les navires gardes-pêche ne font aucune opposition, seraient pour nos marins un commencement de satisfaction et les prémisses de dispositions ultérieures encore plus favorables.
Enfin, votre commission vous propose d’appuyer de nouveau les vœux des habitants des quartiers de Saint-Brieuc et de Dinan, qui demandent le rétablissement des anciennes pêcheries et de anciennes écluses, qui servent à procurer de la boëtte ou appât aux pêcheurs à la ligne.
Messieurs, votre commission des Objets divers vous a communiqué son rapport sur la pêche côtière ; elle vous propose, avant de clore ses travaux, d’adresser un votre de remerciements à M. le lieutenant de vaisseau Cavelier de Cuverville, qui va prochainement quitter la baie de Saint-Brieuc, après s’être consacré, pendant trois années, avec le dévouement le plus absolu, à la tache ingrate et difficile de préparer la régénération et le progrès de cette industrie qui intéresse à un si haut degré l’avenir de nos populations maritimes
Elle exprime le désir que ce vote soit placé sous les yeux du Ministre de la Marine, en même temps que les vœux formulés sur la pêche côtière.
Quelques observations sont échangées sur ce rapport auquel le Conseil a prêté une attention sympathique et qu’il a adopté avec empressement, en votant des remerciements à M. le lieutenant de vaisseau Cavelier de Cuverville[…]
Un membre propose au Conseil de formuler le vœu qu’une loi vienne donner à la pêche côtière le plus de liberté possible ; Ce vœu est adopté par le Conseil.
Commentaires
La préservation durable de la ressource était déjà une préoccupation importante de la marine du XIXème siècle. Les bases de la législation sur les pêches ont été mises en place par la loi du 9 janvier 1853 et ses décrets d’application dans les différents arrondissement maritime en 1854. La marine met en place des garde-pêches , charger de faire respecter la loi, mais également d’étudier la ressource et l’exploitation de cette ressource.
La mission du lieutenant de vaisseaux Cavelier de Cuverville à bord du cotre le Pluvier entre dans ce contexte. Dans le rapport ci-dessous on perçoit l’opposition de point de vue entre l’Administration de la marine et le Conseil général des Côtes du Nord. Pour simplifier, la marine est pour une exploitation raisonnée, moderne et durable des ressources marines. Le Conseil général, tout en restant ouvert aux études sur la ressource est favorable à la liberté des pêcheurs et au maintient des habitude pour répondre aux demandes de se concitoyens.
Cavelier de Cuverville
Le vice-amiral Jules-Marie-Armand Cavelier de Cuverville est né le 28 juillet 1834 à Allineuc dans les Côtes-du-Nord. Il meurt le 14 mars 1912 à Paris.
Cavelier de Cuverville, catholique et homme de progrès, il a fait une très belle carrière dans la marine de la seconde moitié du XIXème : jeune aspirant il est blessé à Sébastopol pendant la guerre de Crimée, lieutenant de vaisseaux, il enseigne sur le Borda puis prend le commandement du cotre garde pêche le Pluvier en station en baie de Saint-Brieuc , comme capitaine de vaisseau il sera affecté à la division navale des Antilles puis à la station navale d’Algérie ou il fera différente misions sur les côtes d’Afrique.
Il sera attaché d’Ambassade en Angleterre. Comme contre amiral il sera commandant de la division navale de l’Atlantique –Nord, puis comme vice amiral, préfet maritime cde Cherbourg, Inspecteur général de la Marine chef d'état-major général de la Marine et directeur du cabinet militaire du ministre Lockroy.
Il deviendra sénateur du Finistère en 1901, et décédera le 14 mars 1912 à Paris, suite à un accident de la circulation, renversé par un camion à l’âge de 78 ans.
(Cavelier de Cuverville sénateur)
Le service historique de la défense au château de Vincennes possède les archives du Vice amiral Cavelier de Cuverville, un exploitation du dossier consacré aux trois années en baie de Saint-Brieuc à bord du Pluvier peut être particulièrement riche, pour l’étude des pêches en Bretagne Nord ?
SHD : Inventaire des archives Cavelier de Cuverville
Le côtre le Pluvier
Le cotre le pluvier est conçu en 1837, pour la surveillance des pêches en Islande, dans le but de remplacer le Faon. Sa construction commence à Cherbourg le 8 mai 1837, le lancement est le 11 octobre 1837, et il entre en service le 1er décembre de la même année.
De 1852 à 1868 il est affecté à la division du littoral Nord, à la station de Saint-Brieuc, puis désarmé le 18 mai 1868 et rayé des listes le 8 avril 1869.
Dans la collection de plans de l’atlas du génie maritime, est édité le plan du cutter de 4 caronade de 12 Lévrier et Pluvier par l’ingénieur de la marine Robert, et un tableau de Frédéric Roux montre le Lévrier en 1842
Caractéristiques du Pluvier
Longueur hors-tout (longueur totale de la coque) : 18.50m
Maitre bau (Largeur maximum de la coque ) : 6.95m
Tirant d’eau en charge : 2.70 m
Déplacement en charge : 72 tonnes
Surface de voilure : 304 m2
Le Pluvier est un très beau cotre, ses formes sont fines et équilibré, son maitre couple est en V, son déplacement est relativement modeste, la largeur est assez importante ce qui lui confère sa stabilité transversale. Son armement est réduit à 4 petites caronades de 12, ce qui ne surcharge pas le cotre, le plan de pont est bien dégagé, il bénéficie d’accastillage « moderne » pour l’époque : barre à roue, petit guindeau de drisse à manivelle en pied de mât, bossoirs d’embarcation métalliques en arrière des haubans son aménagement intérieur est bien conçu.
Sa voilure est généreuse et bien équilibrée : une grand voile puissance avec 4 bande de ris, une belle trinquette avec un ris également, un foc de bonne surface, un flèche à vergue courte envoyé sur mât de flèche et une fortune carré pour les allures de vent arrière.
Il est prévu pour un équipage de 19 hommes.
Dans les derniers jours de juillet (1817), le commandant de la station donna l’ordre à M. Russel d’aller, avec le « Railleur » croiser sur le grand banc de Terre-Neuve […].
Nous parcourûmes le banc dans tous les sens ; nous n’y trouvâmes des pêcheurs que vers les 43° et 44° de latitude et à quelques lieues à l’accore est. Là, il y en avait en grand nombre ; les uns à la voile, les autres à l’ancre. Je fus en visiter quelques-uns, aussi je me suis mis à même de connaître cet autre genre de pêche et je vais en dire quelques mots.
Les navires qui vont pêcher sur le banc sont généralement petits et jaugent rarement au-delà de 150 tonneaux ; leur équipage varie de 10 à 20 hommes ; les Bretons et les Granvillais pêchaient tous à la dérive : lorsque les navires en partie chargés de sel, arrivent sur le banc au lieu où ils comptent faire la pêche, ils se mettent en mesure, c'est-à-dire qu’on dépasse les mâts de perroquet et l’on conserve en vergues que les voiles majeures. Du coté de bâbord, on établit un espèce de petit toit en toile, ayant un peu de saillie au dehors ; on place et on amarre de ce côté sur le autant de baquets qu’il y a d’hommes pour pêcher ; au point du jour on met à la cape bâbord amures quelque soit la direction du vent ; chaque pêcheur se met alors dans son baquet, muni de deux lignes et d’un bâton garni d’un croc. Le pêcheur amorce d’abord ses lignes avec un morceau de poisson salé et ensuite avec la chair de morue et les capelans à moitié digérés que l’on trouve dans les morues en les vidant. Quand un matelot a pris une morue et l’a tirée hors de l’eau, son voisin la saisit avec son croc par les ouïes et la jette sur le pont ; le pêcheur retire son hameçon et coupe la langue du poisson qu’il place à un petit crochet près de lui ; il jette la morue au second capitaine, placé près du panneau, celui-ci la prend, lui coupe la tête et la fendant jusqu’à l’ombilic, lui retire l’arête ; il la jette ensuite dans la cale où se trouve le capitaine, qui la sale et la met en tas.
Au coucher du soleil, les pêcheurs sortent de leurs baquets ; chacun compte les langues qu’il a à son crochet, le total est le chiffre de la pêche du jour ; car si la morue sèche se dénombre par son poids, la morue verte se détermine par le nombre. Le marin qui a eu la pêche la plus malheureuse est chargé plus particulièrement de laver et de nettoyer le pont qui est toujours gras et fort sale. Avant de faire prendre le repas du soir, le capitaine fait virer de bord et établir la voilure nécessaire pour se remettre un peu au vent ; mais il lui est prescrit, par les règlements de pêche, de ne pas virer de bord pendant la nuit ; ainsi tous les navires pêcheurs courant tribord amures ne peuvent se rencontrer et évitent par là de s’aborder et de se faire mutuellement des avaries, ce qu’ils ne manqueraient pas de faire sans cette sage mesure, se trouvant réunis en grand nombre au point où se trouve le poisson. Quand le temps est brumeux, ce qui arrive fréquemment, ils sonnent souvent dans des cornets à bouquin, afin de faire connaitre leur position.
J’ai dit un peu plus haut que nous trouvâmes des navires pêcheurs à l’ancre ; ceux là étaient exclusivement sortis des ports du nord de la France de Dunkerque, de Boulogne et de Dieppe. Leur manière de pêcher différait de la précédente : le navire arrivé sur le banc au point où se trouve les pêcheurs, où se trouvent les pêcheurs, où dans un lieu où il y a du poisson, laisse tomber une grosse ancre à la mer en filant une grande longueur de câble, cale souvent ses mâts de hunes et ne conserve que quelques voiles en vergues pour être appareillées au besoins.
Muni de longues lignes de pêche, dites lignes de fond, sur lesquelles sont attachés avec des avançons, 1500 à 2000 hameçons, il commence sa pêche et envoi avec un canot tendre au large ses longues lignes en gardant un des bouts à bord. Selon l’abondance du poisson, il fait lever et retendre ses lignes par l’embarcation qui rentre à bord avec toute la morue prise ; l’équipage procède alors à l’habillement du poisson, à sa salaison et le met en baril, usage que les pêcheurs du nord ont conservé. Selon l’apparence du temps, l’embarcation est laissée à la mer, remise à bord ou sur ses palans ; ces navires passent ainsi trois ou quatre mois à l’ancre, ballotés par les vents et la grosse mer, à près de cent lieues de toutes terre ; il parait qu’ils trouvent la mer moins grosse sur le banc qu’en dehors, car un jour que nous passions à poupe d’un trois-mâts qui faisait ainsi la pêche, le capitaine demanda gravement : Comment était le temps à la mer ?
Cette manière de pêcher a plusieurs inconvénients graves, d’abord celui causé par la perte des ancres et des câbles qui sont des objets de grande valeur ; ensuite il arrive parfois que les canots en rentrant de tendre les lignes, sont surpris par la brume et ne peuvent plus retrouver leur navires, quoique ceux-ci emploient pour les guider des cloches et des cornets à bouquin. Ces exemples sont fréquents, heureux encore quand les embarcations égarées peuvent rencontrer un autre navire que le leur. Ces bâtiments qui pêchent à l’ancre, sont tenus d’avoir pendant la nuit un fanal allumé à la tête de l’un de leurs mâts.
Malgré ces inconvénients, la pêche à l’ancre, faites avec des lignes de fond, étant beaucoup plus fructueuse que celle faite à la dérive, a été adoptée par la généralité des pêcheurs, et cette dernière manière a pour ainsi dire été abandonnée (1851), depuis l’époque dont je parle, sur le grand banc de Terre-Neuve ; mais elle se continue sur les côtes d’Islande.
« mémoires pittoresques d’un officier de marine » 1851 par le capitaine de vaisseau François Lecompte
Commentaires :
En 1817, la paix avec le royaume unis est de retour, les pêcheurs français peuvent à nouveau installer leurs établissements saisonniers dans les baies de la côte est de terre-neuve et pratiquer la pêche à la côte depuis les échafauds .
En 1789 le premier à faire l’essai de tendre des lignes de fond garni de plusieurs centaine d’hameçon à partir d’un canot, le navire pêcheur restant au mouillage est le capitaine Sabot De Dieppe (le commandant Louis Lacroix « les derniers voiliers morutier »), ce nouveau mode de pêche reprendra doucement sous la restauration.
La généralisation de la pêche aux lignes de fond sur les bancs, est certainement a associer à un progrès technologique : la production des câble chaine de mouillage pour les navires.
Jusqu’au début du XIXème sicle les navires mouillent sur leur ancres à jas avec un câble de chanvre directement amarré sur l’organeau de l’ancre.
C’est en 1817 que la marine anglaise mis au point la fabrication des chaines d’ancre avec maillon à étai. Elles furent introduites en France par l’ingénieur Hubert, la marine royale Française les adopta systématiquement à partir de 1830.
En quelques décennies, les câbles chaine se généraliseront sur les navires de commerce et de grande pêche.
L’utilisation de câble chaine pour mouiller sur les bancs de terre-neuve assurera la sécurité du mouillage.
En 1817, François Lecompte est lieutenant à bord du brick le construit en 1810 au Havre sur plan Sané, il est armé de 14 caronades de 24 et de deux canons de 8. En novembre 1817 le « Railleur » fera un retour vers Brest particulièrement rapide en 12 jours à la vitesse moyenne de 8,3 nœuds, Le « Railleur » sera définitivement désarmé en 1822
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On pêche chaque année au mois d’août, de la vrai sardine à Saint-Jacut et à Saint Cast ; on prétend à Brest, que les limites de la sardine sont l’île de Bas sous Morlaix ; cela est généralement vrai : cependant ce poisson semble avoir étendu ces limites ; car depuis le siège de Belle-Île, au mois de juin 1761, il en monte toutes les années une quantité à Lannion, dont une partie remonte la rivière jusqu’à la ville et au dessus, il en vient tous les ans depuis cette époque, un nombre suffisant pour en faire manger à tout le monde à dix lieues à la ronde, pendant trois semaines, et à grand marché.
Encyclopédie méthodique, Dictionnaire de toutes les espèces de pêches édition de l’an quatrième de la République Française
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Depuis longtemps, la présence de ces deux bateaux atypiques dans le port de Roscoff m’intrigue.
Un examen attentif du cliché révèle certaines caractéristiques qui permettent de reconnaître leur origine. Leur voilure de chaloupe indique qu’il s’agit d’embarcations venues de l’Atlantique, car
le gréement à deux mâts et deux voiles au tiers n’existe plus que sur de rares péniches ou flambarts dans les environs.
Le parallélisme entre les deux mâts, le tableau arrière d’un dessin caractéristique montrent qu’on est en présence de deux canots sardiniers camarétois. Ces unités jaugeant seulement
4 à 6 tx appartiennent à un type ancien, dont il existe également une version dotée d’un arrière pointu avec un étambot quasi-vertical.
Ce modèle est bien distinct de celui des “grandes” chaloupes camarétoises 8 à 9 tx, plus proche du type en usage dans les autres ports de Cornouaille.
Le faible tonnage de ces canots creux constitue un premier motif d’étonnement, d’ autant que les sardiniers camarétois sont plutôt réputés pour leur caractère casanier. Jamais par exemple ils ne
descendent ”sur le Sud” (mont war Su) à la rencontre du poisson, contrairement aux Douarnenistes, Bigoudens et autres Concarnois.
Les pêcheurs de Douarnenez en particulier sont célèbres pour leur audace et leur instinct de “voyageurs”. Leur présence en Manche ou dans le Golfe de Gascogne n’étonnent pas l’observateur,
qu’il s’agisse
de canots ligneurs traquant le maquereau, ou de chaloupes pratiquant la pêche à la sardine de rogue.
Certains quittent même leur baie en hiver armés aux “filets de raie”, des engins qui capturent poisson de fond et langoustes, et descendent jusqu’à Groix ou Belle-Ile.
Au début du siècle, alors que la crise sardinière sévit dans toute sa rigueur, une petite escadre de chaloupes Douarnenistes - il s’agit encore de bateaux creux - tente de gagner les iles Scilly.
Les premiers sloups pontés de Camaret viennent d’en ramener de belles pêches de langoustes. Cette tentative très risquée manque de tourner au drame; toutes les chaloupes ont des avaries,
les hommes sont à bout de force, la pêche est nulle. On ne sait pas encore que la saison de la langouste est close aux Sorlingues à cette saison.
L’époque est riche en Cornouaille de ces défis maritimes un peu fous. En octobre 1909, dix sloups demi- pontés de l’ile de Sein se lancent à travers le Golfe de Gascogne pour
gagner les cotes d’Espagne, ou l’on fait dit-on de belles pêches. Tous arrivent sains et saufs en Galice. Mais seuls trois reviendront à l’ile par leurs propres moyens.
Tous les autres sont revendus sur place pour payer le rapatriement des équipages.
Alors, quelle ressource absente dans leur baie a donc pu attirer nos frêles canots camarétois en Manche?
La pêche aux filets de raie paraît exclue. Elle suppose une connaissance parfaite des fonds, se pratique en hiver, et l’on peut supposer que ce coup d’audace a eu lieu en dehors des”mois noirs”.
La pêche du maquereau aux filets dérivants, pour intercepter les bancs passant au large de l’ile de Batz , comme le faisaient les Normands qui venaient autrefois pêcher à Roscoff ? C’est peu
probable. Les filets d’Iroise qu’utilisent les “driveurs” camarétois dans leurs eaux ont un maillage assez petit pour pouvoir capturer moyens maquereaux et grosses sardines
“coureuses”, un peu comme les filets de fronjenn des Gâvrais...
Grâce aux capitaines des très nombreux caboteurs qui relâchent dans leur baie, les Camarétois sont très bien renseignés sur d’éventuelles bonnes pêches de sardines, les seules susceptibles d’
éveiller vraiment l’attention du milieu maritime.
L’hypothèse la plus probable pour expliquer la présence de nos canots camarétois à Roscoff pourrait être la suivante: à Sieck ou à Locquémeau, la sardine de rogue donne à plein alors qu’elle
manque complètement à Camaret. La période de beau temps qui règne amène ces équipages à s’enhardir. Ils embouquent le chenal du Four, puis longent à bonne distance la cote du Léon, à
la faveur du flot et d’une bonne brise de secteur Ouest.
Souhaitons leur bonne pêche! “
Bernard Cadoret
La Perle, patron Macé, de Cancale, se trouvait en pêche sur le banc des Ruinais, dans la baie d'Erquy. Les hommes s'apprêtaient à remonter leur chalut et lui trouvèrent un poids extraordinaire : l'équipage tout entier composé de huit hommes se mit au treuil, mais quelle ne fut pas sa stupéfaction en voyant le chalut remonter entièrement rempli de pieuvres. Il y en avait au moins 1500, dont quelques‐unes avaient plus de deux mètres. La situation devint tragique, car tous ces animaux se collaient avec leur, tentacules le long du bateau et menaçaient de le faire chavirer. Le patron donna immédiatement l’ordre de couper le chalut et, à coups de hache, donna l'exemple. On parvint avec beaucoup de difficultés et au milieu d'un grand danger à rejeter à la mer une partie des pieuvres ; les plus petites, environ 800, ont été rapportées par l'Aigle, qui les a livrées au terreneuvier Consonne pour s'en servir comme appât.
Quant au filet, il est entièrement perdu, et c'est un gros dommage pour le malheureux patron.
Article publié dans Le Petit Journal illustré du 2 Décembre 1906 et dans l’Almanach du marin Breton de 1908.
Cette mésaventure est arrivée à bord de la Perle, la bisquine de Cancale CAN55 popularisée par de très nombreuses maquettes réalisées grâce aux plans et à l’étude des bisquines réalisés Jean le Bot dans les années 50.
A quand un diorama représentant cette scène étonnante ?
"Revue Maritime et coloniale"
Cet article regroupe des extraits des rapports mensuels, fait par les administrateurs de l'inscription maritime de chaque quartier maritime, et publiés dans la revue trimestrielle éditée par le ministère de la marine: "Revue maritime et coloniale"
Ces rapports intitulés "situation de la pêche et de l'ostréiculture" regroupent pour l'ensemble des cotes de France et d'Algérie les domaines suivants:
- Pêche du poisson au chalut, aux cordes, sennes, etc
- Pêche à la morue (Islande et Terre-Neuve)
- Pêche du saumon, de l'alose, de l'anguille, de l'éperlan, de la lamproie
- Pêche des crustacés
- Pêche des huitres et ostréiculture
- Construction de bateaux
- Sinistres
Nous allons nous intéresser dans cet article uniquement à la pêche côtière, du poisson, des crustacés, et au dragage des bancs d'huitres, en Bretagne nord, de Cancale au Conquet à travers une année de pêche d'avril 1894 à mars 1895. Nous ne parlerons pas dans cet article des pêches hauturières à la morue en Islande et à Terre-Neuve qui mobilisent un grand nombre de pêcheurs de la région.
La répartition des ports de Bretagne nord par quartiers est la suivante. On peut s'étonner de l'absence de Trégastel et surtout de Locquémeau pour le quartier de Lannion.
Quartier |
Syndicat |
Cancale |
Cancale |
Saint-Malo |
Saint-Malo Saint-Servan La Landriais Saint Suliac Pleurtruit Dinard Saint-Briac |
Dinan |
Dinan Plouër Pleudihen Saint Jacut
|
Saint Brieuc |
Plévenon Dahouet Le légué Saint-Brieuc
|
Binic |
Binic Portrieux |
Paimpol |
Brehec Paimpol Ile de Brehat Loguivy Lézardrieux Toul an Houillet Pontrieux |
Tréguier |
Pleubian Tréguier Port-Blanc |
Lannion |
Perros-Guirrec Trébeurden Lannion |
Morlaix |
Primel Locquénolé Carantec |
Roscoff |
Pempoul Roscoff Ile de Batz Plouescat Plounéour-Trez Plouguerneau |
Le Conquet |
L'aberwrac'h Portsal Argenton Portspol Ouessant Molène Le Conquet |
A la fin du XIXème siècle le nombre de pécheurs et de bateaux est vraiment très important. On peu estimer, de Cancale au Conquet, à 2100 le nombre de bateaux montés par plus de 6100 pêcheurs. Les données suivantes, extrait du rapport de octobre 1895, bien qu'incomplètes le montre bien.
"A cancale 166 bateaux montés par 600 hommes se sont livrés à la pêche. La pêche à pied est pratiquée par 500 hommes et femmes.
Pour le quartier maritime de Saint-Malo, 123 bateaux, montés par 247 hommes se sont livrés à la pêche et à la récolte du goémon. Les récoltes d'amendement marin sable et goémon sont considéré par les autorités maritimes comme un type de pêche. La pêche à pied est pratiquée par 315 inscrits maritimes. "
Les administrateurs des quartiers de Dinan, St Brieuc, Binic, Tréguier et Roscoff n'ont pas renseigné le nombre de bateaux et de pêcheurs.
"Dans le quartier de Paimpol, six ports ont armé pour la pêche: Paimpol, avec 55 bateaux et 200 hommes; Ploubazlanec: avec 116 bateaux et 261 hommes; Bréhec avec 44 bateaux et 160 hommes; Pontrieux avec 23 bateaux et 64 homes; Bréhat avec 13 bateaux et 15 hommes et Lézardrieux avec 28 bateaux et 101 hommes.
Dans le quartier de Lannion, la pêche en bateau est pratiquée par 183 bateaux et 729 hommes, la pêche à pied est pratiquée par 400 pêcheurs
Dans le quartier maritime de Morlaix, la pêche en bateau est pratiquée par 233 bateaux et 799 hommes, la pêche à pied est pratiquée par 115 pêcheurs.
Et enfin , Le Conquet, dans ce quartier sept ports ont armé à la pêche en bateau: l'Aberwrach: 202 bateaux , 416 hommes; Le Conquet 27 bateaux, 66 hommes; Porspol: 73 bateaux, 164 hommes; Argenton: 157 bateaux, 471 hommes; Porsal: 120 bateaux, 360 hommes, Lampaul : 95 bateaux, 219 hommes et Molène 44 bateaux 132 hommes. Le nombre de pêcheurs à pied est de 351 sur le quartier du Conquet. "
Cette description commence au printemps 1894 pour ce finir à la fin de l'hiver 1895. Derrière les chiffres des quantités péchées et des montants des pêches on voit bien la réalité humaine de la pêche à la fin du XIXème siècle, avec ses difficultés, ses risques mais aussi avec ses pêches exceptionnelle comme cette pêche au mulet dans le quartier de Saint-Brieuc en février 1895. Bien évidement cette pêche côtière est pratiquée à la voile ou à l'aviron pour les bateaux les plus petits. Aucun chalutier à vapeur n'existe à cette époque en Bretagne nord, la propulsion mécanique ne ferra sont apparition sur certain bateaux de pêche que quelques décennies plus tard.
Pêche du poisson au chalut, aux sennes, aux cordes etc.
Cancale – La pêche du poisson a été à peu près délaissée pour celle des huitres. Elle n'a produit que 9,030 francs.
Saint-Malo –Le mauvais temps, l'apparition tardive du maquereau et l'attrait du dragage des huitres dans la caravane de Cancale, ont produit un ralentissement dans la pêche du poisson. Les 114 bateaux, montés par 207 hommes qui s'y sont adonnés, n'ont gagné que 5,480 francs, soit 26fr. 50 environ à la part
Dinan – La situation de la pêche s'est un peu améliorée, grâce aux captures de pleuronectes aux environs du cap Fréhel. Le résultat brut a atteint 7,600 francs
Saint-Brieuc – Par suite du mauvais temps et du départ d'un grand nombre de pêcheurs pour les grandes pêches, la vente du poisson a diminué. Les 90 bateaux, montés par 383 hommes qui ont effectué des sorties assez irrégulières, ont gagné 23,700 francs seulement.
Binic- Le maquereau n'a pas fait encore son apparition dans la baie: or, comme ce poisson devrait être le plus gros aliment de la pêche en cette saison, il en résulte que les pêcheurs ne réalisent que de maigres bénéfices. Le rendement de la pêche en bateau s'est élevé à 1060 kilogr., vendu 890 francs.
Paimpol – La pêche du poisson a rapporté 19,922 francs. Ce résultat peut être considéré comme satisfaisant, si l'on tient compte du mauvais temps qui s'est opposé souvent aux sorties des bateaux et du départ pour l'ile de Sein de 20 bateaux de Loguivy.
Tréguier – La pêche du poisson a produit 3,600 francs. Le maquereau n'a pas encore paru.
Lannion – La pêche a donné un rendement brut de 22,832 fr. Ce résultat est le double de celui atteint le mois dernier: il tient aux conditions favorables du temps.
Morlaix – Les pêcheurs ont abandonné la pêche au chalut et l'on remplacée par les filets à raies. La vente du poisson, en diminution de 4,800 francs sur le mois précédent, a donné 22,487 fr.
Roscoff – Le rendement de la pêche s'est amélioré, malgré les difficultés de l'exploitation. La quantité totale de poisson capturé a été de 37,350 kilogr. , dont la vente a produit 17,400 francs, à répartir entre 290 hommes montant 150 bateaux
Le Conquet – La pêche du poisson a produit environ 17,000 fr., dont la plus grande partie a été fournie par la vente du mulet : 5,743 kilogr. De ces poissons ont donné 11,886 francs.
Paimpol – La pêche des crustacés s'annonce comme devant être fructueuse. Il a été capturé, durant le mois, pour 10,000 francs de langoustes et 3,000 francs de homards. Quelques pêcheurs seulement vendent leurs produits à Paimpol; Le plus grand nombre se rend directement aux ports de vente – Granville, Saint-Malo et Saint-Servan – et ils trouvent, parait-il, un bénéfice sérieux.
Tréguier - La pêche aux crustacés s'annonce comme très fructueuse: il a été capturé 3,800 homards vendu 3,800 francs.
Lannion – Il a été capturé 4,222 homards et langoustes dont la vente a produit 4,514 francs.
Roscoff – Une notable amélioration se produit dans la pêche du homard et de la langouste, qui, presque nulle dans les trois premiers mois de l'année, a rapporté 2,500 francs représenté par 2,200 kilogr. De ces crustacés.
Le Conquet – Il a été capturé 6,534 kilogr. De langoustes vendus 15,125 francs; 3,085 kilogr. De homards vendu 2,684 francs; 2,400 kilogr. De crabe vendus 485 francs et 150 kilogr. de crevettes (palémons) vendus 225 francs.
Cancale – La pêche des huitres, commencée le 4 avril, a été clôturée le 20 du même mois. Elle a été pratiquée par 290 bateaux montés par 1450 hommes. Ses résultats ont été peu satisfaisants; la part de chaque homme ne s'est élevée qu'à 50 fr. 50. La récolte s'est montée à 4,350,000 mollusque, qui ont été vendus 152,250 francs. "
Les pleuronectes sont les poissons plats: telle la sole, la plie ou le turbot. La pêche aux poissons plats est pratiquée au chalut par de petit bateau très trapu, fortement voilé et gréé en flambart les "Dragoux " de St Jacut.
Les Loguiviens partent à cette saison à bord de leur sloop, vers l'ile de sein pêcher le homard et la langouste, ils s'installent en famille sur l'ile pour quelques mois.
Les prix au kilo sont intéressants à comparer:
Le mulet à 2,06 F/kg est considéré, nous le reverrons plus loin, comme un poison noble.
La langouste 2,31 F/kg est chère et recherchée
Le homard 0,87 F/kg n'est pas cher
Le crabe 0,20 F/kg n'est presque pas pêché car il ne se vend pas.
La crevette (le Palémon ou bouquet) 1,50 F/kg sont prix est intermédiaire entre le homard et la langouste.
A cancale, pour la pêche aux huitres, c'est la "caravane": dragage par des bisquines de toutes tailles des bancs naturels pratiqué à des heures précises par un grand nombre de bateaux.
Cancale – la pêche a été contrariée non seulement par le mauvais temps, mais aussi par l'abaissement de la température; les chalutiers, ne pouvant aller au large, ont dû exercer leur industrie dans la baie de Cancale. Les cordiers ont fait quelques belles pêches et sont allés vendre leur poisson à Jersey, ou les congres et les raies se vendent de 0 fr.40 à 0 fr 50 le kilogr. tandis qu'à Cancale et à Granville ce prix est beaucoup moins élevé.
Le produit des chalutiers a atteint 22,100 francs; celui des cordiers, 10,500 francs. La pêche du maquereau n'a rapporté que 1220 francs.
Dinan - Le maquereau a fait son apparition sur le littoral de ce quartier; il a été capturé 520 kilogr. de ces scombres, dont la vente a produit 1300 francs environ
Saint Brieuc – la pêche a produit 16,570 francs, en diminution sensible sur le mois précédent par suite du mauvais temps.
Paimpol – Les rendements du mois ont été médiocres; la pêche du poisson n'a donné que 22,753 francs.
Lannion – En raison du mauvais temps, la pêche a été peu rémunératrice; elle a produit 12,000 francs environ, dont 450 fr. de maquereaux.
Morlaix – Malgré des conditions météorologiques défavorables, la pêche a été satisfaisante et la vente des produits a été bonne. Le rendement, qui était de 22,487 francs en avril, a atteint, en mai, 39,794 francs, soit 17,300 francs en plus. Le 30 mai, sans trop s'éloigner de la côte, les pêcheurs de Primel ont pris 500 à 600 kil. De raies et de congres, par bateau.
Roscoff – La quantité totale de poissons capturés pendant le mois s'est élevée à 50,130 kilogr. dont la vente a produit 25,045 francs.
Le maquereau a fait son apparition au milieu du mois.
Le Conquet – La pêche du maquereau a commencé à être abondante; 17,900 kilogr. de ces scombres ont été vendus 5,490 francs.
L'ensemble du rendement de la capture du poisson a atteint environ 20,000 francs.
Pêche des crustacés
Saint-Brieuc – Pour la première fois de l'année, la pêche des crustacés a donné des résultats; il a été vendu pour 1848 francs de homards et langoustes, 980 francs de crabe et araignées de mer (maïa squinado) et 340 francs de crevettes.
Tréguier – il a été capturé 3,400 homards et 300 langoustes dont la vente a atteint 4000 francs.
Lannion- les pêcheurs ont apporté sur le marché 5,569 homards et langoustes, dont ils ont retiré 6,266 francs.
Roscoff – La pêche des crustacés, homards, langoustes, crabes et crevettes a donné un chiffre de vente double de celui du mois précédent, à savoir 10,110 kilogr. vendus 7,325 francs.
Le Conquet – La pêche des crustacés a été assez abondante; il a été capturé 9,198 kilogr. de langouste vendu 21,321 francs, 8,765 kilogr. de homards vendus 7,165 francs, 3,800 kilogr. de crabes vendu 825 francs et 200 kilogr. de crevettes (Palémons) vendus 300 francs.
Les bisquines de Cancale pratiquent trois métiers, le dragage des huitres, comme nous l'avons vu le mois précédent, le chalut et les cordes (palangres de fond) pour pécher raies et congres.
La pêche des langoustes et homards sur le quartier de Lannion est importante bien que la quantité soient nettement plus faible qu'au Conquet ou à Roscoff. Cette pêche est pratiqué principalement par les canots de Ploumanac'h.
Cancale – Les pêcheurs, favorisés par le temps, ont pu sortir tous les jours, et ils ont fait, par suite, des pêches assez fructueuses.
La pêche des chalutiers a produit 20,575 francs; celle des pêcheurs aux cordes, 12,450 francs. Ces derniers ont capturé beaucoup de congres et raies qu'ils sont allés vendre à Jersey. La pêche du maquereau a rapporté 4,020 francs. L’ensemble des ventes s'est élevé au chiffre de 39,345 francs.
Saint-Malo – La pêche a été assez satisfaisante grâce à l'arrivée du maquereau et à la réapparition du lançon.
Dinan – Le produit de la pêche s'est élevé à 19,202 francs, chiffre rémunérateur pour ce quartier.
Saint Brieuc – les produits de la pêche en bateau ont atteint 25,025 francs à répartir entre 208 hommes, montant 82 bateaux. La pêche du maquereau entre dans ce chiffre pour 4,380 francs, celles des autres poissons pour 20,645 francs. Ces résultats sont bons.
Tréguier – La pêche au chalut et aux cordes n'a produit que 6,950 francs; le maquereau ne s'est pas montré en abondance.
Lannion – La pêche du poisson n'a rapporté que 6,155 francs, représentant 15,485 kilogr. , la presque totalité des marins s'étant adonnés à la capture des crustacés.
Morlaix – la vente des produit pêchés a été mauvaise, elle n'a atteint que 35,166 francs contre 39,794 francs pendant le mois de mai: ce fait tient à la grande quantité de poissons apportée sur le marché, qui était supérieure aux besoins de la consommation.
Le Conquet – L'ensemble de la pêche du poisson n'a atteint que 15,916 francs représentant 52,947 kilogr. d'espèces diverses.
Tréguier – Il a été vendu 6,300 homards pour 6,000 francs et 225 langoustes pour 450 francs.
Lannion – Il a été capturé, durant le mois 10,390 homards et langoustes dont la vente a produit 10,020 francs.
Le Conquet – la pêche des crustacés a été satisfaisante. Il a été pris 28,504 kilogr. de homards vendus 20,463 francs; 20,175 kilogr. de langoustes vendus 26,631 francs; 5,334 kilogr. de crabes vendus 1213 francs et 345 kilogr. de crevette (palémons) vendu 510 fr. ;soit au total , 564,358 kilogr. de crustacés ayant produit 48,842 fr.
Comme maintenant le prix du poisson est une affaire d'offre et de demande, les pêcheurs de cancale n'hésite pas à vendre leur pêche à Jersey et sur le quartier de Morlaix le prix chute car l'offre est plus importante que la demande. A cette époque, les poisons bretons sont peu exportés vers les régions intérieures de la France malgré un réseau ferroviaire développé, seuls les crustacés sont exportés vers Paris
Cancale – Les chalutiers, malgré le mauvais temps, ont réalisé de beaux bénéfices; à dater du 15 juillet, ils ont vendu, à des prix fort élevés, du poisson de bonne qualité dans les stations balnéaires des environs.
Quant aux cordiers, leur pêche a été médiocre; la mer était mauvaise et la boette, payé très cher aux chalutiers, se gâtait rapidement. Le maquereau a commencé à disparaître.
En somme, le gain des chalutiers s'est élevé à 25,820 francs; celui des cordiers, à 8,000 francs. La pêche du maquereau a produit 3,200 francs.
Dinan – Les pêcheurs continuent à se plaindre de la rareté du maquereau. Les 20 bateaux de Saint-Jacut, qui se livre exclusivement à la pêche de ce scombre, ont tous effectué deux sorties par jour et, malgré l'activité qu'ils ont déployée, ils n'ont pris que 19,600 kilogr. de poissons vendus sur place 8,720 francs
Saint-Brieuc – La vente du poisson a produit 28,807 francs, dont 5,020 francs représentent la part des pêcheurs de maquereaux.
Paimpol – La pêche du poisson a donné une recette brute de 29,637 francs.
Lannion – La sardine a fait son apparition; il a été pris 624,0000 de ces clupes, vendus 8,076 francs; ce prix est rémunérateur. Le maquereau a été assez rare; 643 kilogr. de ces scombres ont produit 250 francs. La pêche des poissons plats (Pleuronectes) a produit 12,428 francs, représentant 30,599 kilogr.
Morlaix – La vente des produits du mois s'est élevée à 44,709 francs, soit une augmentation de 9,543 francs sur le mois précédent; ce son les pêcheurs aux palangres qui bénéficient de cette plus value.
Roscoff – Les quantités de poissons capturés se sont élevées à 54,000 kilogr., dont la vente a produit 19,580 francs.
Paimpol – La pêche des crustacés, à l'ile de Sein et sur les côtes du quartier, a donné une recette de 22,000 francs; ce résultat est excellent.
Tréguier – Il a été capturé 7,500 homards vendus 7,500 francs et 420 langouste vendues 820 francs.
Lannion – La capture des crustacés adonné des résultats inférieurs à ceux du mois précédent; 4,723 homards et langoustes ont produit 6,336 francs. La pêche des crevettes n'a donnée que 1168 fr. représentant 727 kilogr.
Roscoff – Il a été pris 13,230 kilogr. de crustacés vendus 11,180 francs, soit 3,875 francs de langoustes, 6,075 francs de homards, 720 francs de crabe et 510 francs de crevettes.
Le Conquet – La pêche des crustacés a été très abondante. Elle a produit 20,900 homards vendus 15,609 francs, 21,210 langoustes vendues 31,053 francs, 3,452 crabes vendus 811 francs et 339 kil. De crevette rouge (Palémons) vendus 564 francs, soit au total 48,037 francs.
A cancale, le vent profite au chalutier et l'état de la mer handicape les cordiers.
La sardine fait son apparition sur le quartier de Lannion; En manche la sardine, poisson migrateur par excellence n'est péché qu'en baie de Lannion et à l'ile de Siec dans l'ouest de l'ile de Batz. A cette époque quatre sardineries ("usine" de mise en boite) en baie de Lannion: une à la pointe de Bihit, une autre au Beg Hent et deux à Locquémeau.
Les pêcheurs de sardine pêchent au filet droit et utilisent de la rogue comme appât, la rogue est des ovaires de morue importées de Norvège. Comme les pécheurs de Bretagne atlantique, les pécheurs trégorois sont dépendant de la rogue et se plaignent du prix élevé, nous le verrons dans le rapport du mois d'aout
Cancale – La pêche a été favorisée par le beau temps; les chalutiers ont gagné 35,200 francs, les cordiers, seulement 4,550 francs, en raison des difficultés d'expédition du poisson par la chaleur. La pêche du maquereau a produit 5,800 francs, celle des autres espèces 5,500 francs. Le produit total a donc atteint 51,050 francs.
Dinan – La pêche du maquereau a été très satisfaisante: ces scombre ont été payé de 10 à 35 francs le cent dans les stations balnéaires. Le produit général de la pêche a atteint 22,813 francs.
Saint-Brieuc – La valeur des produits pêchés s'est élevée à 20,889 francs, dont 3,995 francs de maquereaux. Le temps a été peu favorable aux pêcheurs.
Tréguier – La pêche a produit 10,800 francs.
Lannion – Grâce au temps favorable, la pêche de la sardine a donné de bons résultats, mais l'excessive cherté de la rogue (65 fr. le baril) a notamment réduit les bénéfices des pêcheurs. Il a été pris 1,700,000 de ces clupes, dont la vente a donné 23,380 francs
Morlaix – Temps favorable et pêche satisfaisante. La vente du poisson a atteint 41,781 francs.
Roscoff – La quantité totale des poissons capturés a été de 47,720 kilogr. dont la vente a produit 21,280 fr. c'est la raie et le congre qui se sont montrés en plus grande abondance.
Le Conquet – La vente du poisson a donné 8,052 francs, représentant 14,833 kilogr. de diverses espèces; le produit des mulets a surtout été satisfaisant.
Saint Brieuc – la pêche des homards et langoustes a produit 1520 francs; celle des crevettes, 565 francs; celle des crabes, 650 francs.
Tréguier – Il a été vendu 8,900 homards, à raison de 1 francs la pièce, et 525 langoustes pou 950 francs.
Roscoff – La pêche des crustacés a produit 4,690 kilogr. de homards (4,312 fr.), 2,965 kil. de langoustes (5,578 fr.) 2,400 kil. de crabes (604 fr.) et 1515 kilogr. de crevette (1160 fr.)
Le Conquet –Les crustacés ont été abondants: 39,096 kilogr. de homards (28,023 fr); 49,000 kilogr. de langouste (68,186 fr.); 10,000 kilogr. de crabes (1910 fr.); 3,052 kilogr. de palémons (616 fr.); au total 98,735 francs.
Cancale – Grâce à la température un peu plus basse, qui facilite la conservation du poisson, les chalutiers ont pu se rendre sur les fonds au-delà de la baie, ou ils rencontrent des espèces beaucoup plus belles que dans la baie; les ventes se sont élevées à 18,850 fr.
Les pêcheurs aux cordes n'ont presque pas pris de poisson parce que les chalutiers, ne capturant plus de seiches pour boëtter les lignes, ils se sont trouvés démunis d'appât; aussi leur vente n'a-t-elle atteint que 4,300 francs.
Dinan – Le produit de la pêche s'et élevé à 19,591 francs. Le poisson s'est vendu à un prix très rémunérateur.
Saint Brieuc – L'ensemble des ventes du mois a atteint le chiffre de 24,816 francs; dans cette somme, les maquereaux entre pour 4,350 francs
Binic – La pêche au chalut a donné de bons résultats, étant donné le peu d'importance de ce quartier au point de vue de la pêche fraiche; le résultat a donné 2,644 francs.
Paimpol – La pêche du poisson a produit 28,342 francs; ce résultat est médiocre et les prix de vente ont été peu élevés.
Tréguier - la pêche du poisson, plus fructueuse que les mois précédents, a produit 17,400 francs.
Lannion – Malgré un temps très favorable, la pêche n'à donné que de médiocres résultats. La sardine s'est cependant montrée en grande abondance (1,784,500 unités vendues 28,552 francs) ; mais l'excessive cherté de la rogue a diminué dans de grandes proportions les bénéfices du pêcheur. La pêche du poisson a produit 36,637 fr.
Morlaix – Malgré le temps orageux et les vents variables avec de fort grains de pluie, la pêche a été abondante et la vente du poisson rémunératrice; le produit total s'et élevé à 33,067 francs.
Roscoff – Les 187 bateaux montés par 510 hommes qui ont pratiqué la pêche, ont capturé 50,090 kilogr. de poisson divers dont la vente a produit 17,904 francs. Les espèces les plus abondantes ont été les raies, les congres et les mulets.
Le Conquet - Le rendement de la pêche du poisson s'est élevé a 6,023 francs; les raies (5,998 kilogr.), les congres (2,028 kilogr.) et les squales (2,950 kilogr.) sont les espèces s'étant montées en plus grande abondance.
Saint-Brieuc – Il a été capturé pour 870 francs de homards et de langoustes, 469 francs de crevette (crangons) et 450 francs de crabe et araignées de mer.
Tréguier – Il a été capturé 7,850 homards vendu 8,000 francs et 600 langoustes vendues 1150 francs.
Lannion – La pêche des homards et des langoustes a produit 7,565 francs représentant 4,455 crustacés.
Roscoff – Il a été pris 10,767 kilogr. de crustacés vendus 12,683 francs, à savoir: 4,160 kilogr. de homards (3,665 fr.), 4,000 kilogr. de langoustes (7,740 fr.), 1510 kil. de crabes (307 fr.) et 1097 kil. de crevette (palémons et crangons) (971 francs)
Le Conquet – La vente des crustacés a été abondante. Elle se répartit de la manière suivante: homards: 41,142 kilogr. vendus 26,870 francs, langoustes: 59,663 kilogr. vendus 80,124 francs; crabes: 10,400 kilogr. vendu 2,031 francs; crevette (palémons): 329 kilogr. vendus 541 francs; soit au total, 109,566 francs.
Cancale – Les pêcheurs ont été contrariés par des vents de sud-ouest qui les ont souvent empêchés de quitter le mouillage. Les chalutiers ont abandonné, vers le milieu du mois, la baie de Cancale ou le poisson est devenu rare, pour exercer leur industrie sur les bancs de sable situés au large du cap Fréhel et des iles Chausey. Le maquereau n'a disparu que vers la mi-octobre, prolongeant la pêche à une époque tout à fait inaccoutumée. Les résultats de la pêche du poisson se sont élevés à 23,000 francs environ, dont 19,110 francs pour les chalutiers et 1400 francs pour les cordiers.
Dinan – le produit de la pêche s'est élevé à 1600 francs environ. Le maquereau n'a disparu que vers la moitié du mois; il en a été pris 500 kilogr.
Saint-Brieuc – La pêche a produit 22,500 francs, dont 3,340 fr. représentent la vente du maquereau.
Binic - La pêche n'a donné que 1250 kilogr. de poisson venu 1250 Francs.
Paimpol – La pêche a produit 15,113 francs: ce résultat infime est dû à ce que les pêcheurs partis au printemps à l'Île de Sein, ont effectué leur retour à Loguivy, ou ils ont préparé pour la saison d'hiver les engins nécessaires à la capture du congre.
Tréguier - la pêche du poisson n'a produit que 8,320 francs. La capture du maquereau a été arrêtée par le mauvais temps.
Lannion – Le total brut de la vente du poisson s'est élevé à 33,372 francs: la part de la sardine se monte à 25,415 francs, représentant 1,270,750 poissons. Les sardines ont complètement disparu, à la suite de la violente tempête du 20 octobre.
Morlaix – la vente des produits de la pêche s'est élevée à 35,981 francs, soit une augmentation de 2,914 francs sur le mois précédent.
Roscoff – Les pêcheurs ont vendu pour 23,719 francs de poissons divers, représentant 45,175 kilogr. La sardine a complètement disparu; les poissons fin (Pleuronectes, rougets et mulets) sont devenus plus rares; seule la vente du congre s'est améliorée.
Le Conquet – la pêche du poisson, contrarié par de fort coups de vent, n'a produit que 5,802 francs.
Tréguier – Il a été vendu 3,900 homards à raison de 5 francs la pièce et 925 langoustes pour 1850 francs.
Lannion - Il a été capturé 2,543 langoustes et homards dont la vente a produit 4,359 francs.
Le Conquet – La pêche des crustacés a été contrariée par le mauvais temps: il a été capturé 31,795 kilogr. de homards vendu 12,165 francs, 32,102 kilogr. de langouste vendues 35,311 francs et 200 kilogr. de crevettes vendus 300 francs, soit au total 47,776 FR.
Les prix de vente des crustacés ont baissé dans une notable proportion, en raison de la campagne de presse entreprise à la suite d'intoxications survenues par ingestion d'animaux malsains. Les accidents signalés sont évidement causés par les procédés de colorisation employés, par des marchands assez peu scrupuleux pour vendre comme frais, des crustacés morts antérieurement à leur arrivée au centre d'écoulement. Dans le seul syndicat de l'Aberwrac'h, la perte causée par ces polémiques a atteint plus de 18,000 francs. A l'île Molène, l'exportation des homards et langoustes était jusqu'ici assurée par des bateaux affrétés par les mareyeurs. Dès que les pêcheurs ont constaté que la vente diminuait considérablement, ils ont construit des viviers flottants bien aménagés, ou l'eau se renouvelle à chaque marée et ou les homards et les langoustes vivent très facilement.
Cancale – les chalutiers ont fait des pêches satisfaisantes, en dépit du mauvais temps: le total de la vente atteint 26,400 francs.
Dinan – La pêche n'a fourni qu'un rendement médiocre estimé à 11,736 francs.
Saint-Brieuc Les résultats de la pêche ont été plus satisfaisants que le mois précédent: ils ont atteint 29,600 francs.
Binic - Le mauvais temps qi na régné a contrarié beaucoup la pêche, dont le rendement n'a pas atteint 1000 francs.
Paimpol – les bénéfices des pêcheurs ont surtout porté sur la vente du congre qui s'est montré en abondance. L'ensemble des produits pêchés a rapporté 24,904 francs.
Lannion – les tempêtes du sud-ouest, qui ont régné durant le mois, se sont opposées à la sortie de beaucoup de bateaux et on occasionné des pertes importantes de filets et d'engons. La pêche du poisson n'a produit que 4,731 francs.
Morlaix – En raison du mauvais temps, les pêcheurs n'ont pu capturer que peu de poissons, dont le produit s'est élevé à 22,527 fr., soit 13,000 de moins que le mois précédent.
Roscoff – Les résultats de la pêche ont été des plus mauvais, sauf pour les mulets (4,030 kil. vendus 3,210 fr.), et les raies (7,710 kil., vendus 3,250 fr.); les autres espèces ont été rares. La quantité totale de poisson capturé a été de 22,783 kilogr., dont la vente a produit 10,891 francs.
Le Conquet – la pêche, très mauvaise, n'a donné qu'une valeur en numéraire de 4,368 francs.
Roscoff – La récolte des goémons a produit 14,370 m", vendus 53,250 francs.
En novembre la pêche des crustacé c'est complètement arrêtée, la pêche au poisson diminue dans de nombreux quartiers.
Sur les quartiers maritimes de Lannion et de Tréguier les activités de pêche sur les mois d'hivers sont presque nulles, les pécheurs pratique alors la récolte d'amendement marin : sable et surtout goémon.
Dans la situation de la pêche de l'année précédente en février 1894 il est cité:
"Tréguier: La coupe du goémon, ouverte le 5 février, a occupé presque tous les bateaux. La récolte, évaluée à 1000 m3, a été vendue 27,000 francs."
"Lannion: La récolte des goémons a été moins abondante que le mois précédent; les 61,409 m3 qu'à produit cette pêche ont donné 130,175francs."
Pêche du poisson au chalut, aux sennes, aux cordes etc.
Cancale – la pêche a été médiocre: elle n'a produit que 18,120 francs
Saint-Brieuc _ Les résultats du mois de décembre sont à peu près équivalents à ceux du mois précédents; ils se chiffrent par un pris de vente de 33,914 francs.
Paimpol – Le rendement de la pêche en bateau atteint 20,628 francs. Ces résultats sont très satisfaisants.
Lannion – La pêche a produit 9,624 francs.
Morlaix – La vente des produits pêchés n'a atteint que 19,225 francs, soit 3,232 francs de moins que le mois précédent.
Roscoff – Les 104 bateaux, qui ont pu effectuer quelques sorties, ont pris 17,353 kilogr. de poissons, dont la vente a produit 8,435 fr.
Le Conquet – La vente du poisson a donné 7,285 francs, chiffre très inférieur au rendement du mois précédent.
Cancale – Les bateaux chalutiers n'ont fait que cinq sorties pendant le mois; ils ont été contrariés par les coups de vent, la neige et les gelée. Les pêches ont été très bonnes; le poisson était beau et s'est vendu très cher.
Quelques bateaux ligneurs, qui font venir à grand frais du hareng des ports du nord pour amorcer leurs lignes, n'ont pas réussi à cause du mauvais temps; comme les chalutiers, ils n'ont fait que peu de sorties.
La pêche des chalutiers a rapporté 15,300 francs; celle des pêcheurs aux cordes, 1800 francs.
Saint-Malo – Le mauvais temps, la neige, le froid et les grands vents de nord-ouest ont, pendant le mois de janvier, contrarié les pêcheurs, qui n'ont pu faire que quelques rares sorties pour tendre leur lignes; en outre, la mer, toujours houleuse, leur interdisant l'accostage des roches isolées, pendant la grande marée, la pêche a été presque nulle et le montant du lot individuel n'a atteint 8 fr 50.
Dinan – Le produit total de la pêche s'élève à la somme de 12,108 francs.
Le mauvais temps qui a régné sur cette côte pendant tout le mois a empêché beaucoup de nos pêcheurs de se livrer à cette industrie.
Saint-Brieuc – La pêche du poisson a produit 20,603 francs.
Binic – La rigueur de la température a rendu impraticable, d'une façon générale, la pêche.
Paimpol – la pêche du poisson a rapporté 11,036 francs; ces résultats, très médiocres, sont dus aux rigueurs de la température qui s'opposaient à la sortie des bateaux.
Lannion – La pêche a été absolument nulle; elle a produit seulement 4,186 francs.
Morlaix – la vente du poisson qui avait produit 19,295 francs en décembre, est tombée à 15,870 francs, par suite du mauvais temps.
Roscoff – Les pêcheurs du quartier n'ont presque rien fait par la suite du mauvais temps qui a régné pendant le mois.
Le Conquet - la pêche du poisson n'a produit que 4,060 francs; en raison du mauvais temps, les pêcheurs d'Ouessant et de Molène ont été condamnés à de longs chômages.
Cancale – Les chalutiers sont sortis deux fois seulement à cause du mauvais temps qui a régné pendant le mois de février, et encore n'ont-ils, à chaque sortie, réalisé que de faibles gains, car le poisson s'est ensablé ou réfugié dans les grands fonds pour éviter le froid. Ce chômage forcé, coïncidant avec des pertes considérables qu'ils subissent sur les huitres atteintes par les gelées, rend en ce moment la situation de ces pêcheurs très précaires.
Trois ou quatre grands bateaux cordiers ont fait quelques belles pêches de congres et de raies (un seul en a vendu pour 950 francs, produit d'une seule marée); mais, pour obtenir ce résultat, ils ont été obligés d'aller tendre leurs lignes dans le nord-ouest de Guernesey, ou ils se trouvaient sur le passage des bâtiments à vapeur et ou couraient de réels dangers.
La pêche au mulet à l'aide de la grande senne à jet, dans les anses de la côte, a donné quelques bénéfices; on a capturé pendant les gelées environ 3,000 kilogr. de ces poissons.
Saint-Malo – La rigueur du temps empêchant nos pêcheurs de sortir pendant le mois de février, la pêche a été nulle au large; mais, au plein, quantité de congres et de vieilles ont été recueillis par eux, à moitié gelés et sans grande valeur.
Dinan – les résultats de la pêche ont été très mauvais; le poisson pris et vendu n'a produit que la somme de 2,756 francs.
La Rance, complètement prise par la glace, n'a pas permis aux pêcheurs des syndicats de Dinan, Plouër, et Pleudihen de se livrer à leur industrie.
La rigueur de la température a été telle, que l'on a trouvé sur la côte, à Saint Jacut, des congres entièrement gelés.
Saint-Brieuc – Le froid intense et les fortes brises de sud-est et de nord-ouest ont empêché nos marins de se livrer activement à la pêche côtière.
Cette rigueur de la température a détruit une grande quantité de poissons et de crustacés, gros et petits (surtout petits), que le flot déposait à la côte, complètement gelés, ou qu'il laissait à sec, à marée basse, sur le bord du chenal.
Les espèces les plus éprouvées ont été: les homards (petit), les crevettes, les plies, soles, turbots et surtout les congres, particulièrement sensible au froid.
Dans la baie de la Fresnaye, on a pris un congre gelé du poids de 23 kilogrammes;
Lorsque la température s'est adoucie, à partir du 20 février, les bancs de mulets ont paru dans cette baie, plus nombreux et plus denses que jamais.
Le 22 février, 4 bateaux de Saint-Géran ont capturé, à la senne, de 80 à 90,000 sujets, pesant de 25 à 30,000 kilogr. Ils ont dû recourir à des bateaux d'aide pour conduire leur pêche au port.
Ce poisson a été vendu sur les marchés de Granville et de Saint-Malo.
De mémoire d'homme, disent les plus vieux pêcheurs, on n'avait vu ni pris autant de mulets.
C'est à cette capture extraordinaire qu'est due l'augmentation très sensible du produit de la pêche sur celle du mois précédent: la vente s'est élevée à 36,471 francs.
Paimpol – Les résultats de la pêche côtière, pour le mois de février 1895, ont été désastreux; ils n'ont atteint que 3,561 francs. Pendant plusieurs semaines, les bateaux pêcheurs n'ont pu prendre la mer.
Tréguier – La pêche du poisson est presque complètement délaissée en cette saison; elle n'a produit que 2,800 francs.
Lannion – En raison de la rigueur de la température, la pêche pendant le mois de février a été insignifiante; c'est à peine si les pêcheurs ont pu se livrer à leur industrie pendant six jours consécutifs; aussi le produit de la vente n'a-t-il atteint que 4,636 francs.
Morlaix – La pêche a été mauvaise pendant le mois de février, les bateaux n'ayant pu sortir que très rarement à cause du mauvais temps. Cependant, à partir du 12, les chalutiers ont donné quelques coups de chalut qui ont rapporté une grande quantité de coquilles Saint-Jacques, vendues 0 fr 50 la douzaine; ils n'ont pris que très peu de poisson.
La vente des produits pêchés qui était au mois de janvier, de 15,870 francs, n'a été pour le mois de février, que de 5,636 francs; soit une différence de 10,214 francs en moins.
Roscoff – les résultats de la pêche en février ont été déplorables sur tout le littoral de la circonscription.
Le mauvais temps qui n'a cessé de régner pendant le mois en est la principale cause, les pêcheurs n'ayant pu sortir qu'à de rares intervalles. Les basses températures éprouvées, au dire de certains, ne seraient pas non plus étrangères au mauvais rendement de la pêche. La quantité totale de poisson capturé a été de 7,895 kilogr, dont la vente a produit 3,920 francs.
291 pêcheurs ont été occupés pendant le mois, dont 97 ont plus particulièrement pratiqué la pêche à pied; les 194 autres montaient 82 bateaux d'une jauge de 1 à 8 tonneaux.
Le Conquet – Le mauvais temps et le froid exceptionnel qui a duré pendant tout le mois de février ont souvent empêché les bateaux de sortir. A Molène et à Ouessant, les résultats de la pêche ont été nuls. La vente a produit 12,206 francs dont 9,510 francs provenant de la pêche des mulets (6,900 kilogr.).
Le mois de février 1895 à été remarquable par sa rigueur. Apres décembre 1879, février 1895 est le mois ou la température moyenne a été la plus faible de tout le XIXème siècle, dans la région parisienne du 2 au 9 février la température s'abaisse à -13° et -14°. Saint Géran est un petit port à proximité du cap Fréhel sur la commune de Plévenon.
Cancale – Mauvais mois pour les chalutiers, qui n'ont fait que quelques sorties peu fructueuses, en outre, par suite du mauvais temps. A cause des grands froids, sans doute, de l'hiver dernier, ils n'ont trouvé que très peu de poisson sur les fonds qu'ils exploitent habituellement avec succès.
Les cordiers ont fait quelques belles pêches de congres et de raies, mais à la condition de s'aventurer très loin dans la Manche.
Le total de la vente a atteint 11,850 francs.
Dinan – le produit de la pêche s'élève à 17,021 francs. Le mauvais temps qui a régné sur la côte, au commencement du mois, a contrarié l'industrie de nos pêcheurs.
Paimpol – La pêche en bateaux a rapporté 15,235 francs.
Morlaix – Malgré le mauvais temps, les pêcheurs ont été un peu plus favorisés pendant le mois de mars que pendant le mois de février.
Les dragueurs ont rapporté quelques turbots, barbues, soles et plies; les pêcheurs qui font l'usage des filets à raies ont pris quelques langoustes et des raies; seuls, les pêcheurs aux palangres et à la ligne de fond n'ont presque rien pris. Les pêcheurs prétendent que depuis les grands froids qui ont régné l'hiver dernier, les congres et autres poissons de fond ont disparu de nos côtes.
La vente des produits pêchés qui, au mois de février, n'était que de 5,655 francs, s'est élevée ce mois-ci à 10,931 francs; soit une différence de plus de 5,275 francs.
Roscoff – Les résultats de la pêche se montrent un peu supérieurs à ceux du mois dernier, grâce à l(apparition des mulets, qui ont valu à nos pêcheurs quelques bons coups de filets.
446 pêcheurs ont été occupés pendant le mois, dont 158 ont plus spécialement pratiqué la pêche à pieds. Les 288 autres montaient 115 bateaux, d'une jauge de 1 à 8 tonneaux.
Il a été pris 25,780 kilogr. de poisson, dont la vente a produit 12,000 francs.
Le Conquet - le mois dernier, le mauvais temps a souvent empêché les pêcheurs de sortir; aussi, les résultats de la pêche ne sont pas beaucoup supérieurs à ceux du mois dernier, soit 12,000 fr. environ
Tréguier - la drague d'une partie de l'huitrière a été autorisée le 6 mars durant trois heures; 215 bateaux, montés par 820 hommes, ont dragué 1,400,000 huitres, les acheteurs, mis en défiance par les résultats constatés dans leur parcs, et craignant les effets funestes des fortes gelés du mois de février, ont offert des prix inférieurs de près de 1/3 à ceux des années précédentes.
Le produit de la pêche a été de 30,000 francs.
La boucle est bouclée, l'année se termine sur les derniers mauvais temps de l'hiver la saison de dragage des huitres recommence en rivière de Tréguier.